Description

Selon, la tradition, une sainte femme du nom de Véronique essuya le visage ensanglanté du Christ sur son chemin vers le Golgotha. Le Voile de Véronique est ce linge sur lequel est visible le visage d'un homme.

L’Abbé Barbier de Montault, procède à une description: « On soupçonne de longs cheveux qui retombent sur les épaules et une barbe courte qui se bifurque en deux mèches peu fournies. Le reste des traits est si vaguement dessiné, ou plutôt si complètement effacé, qu'il m'a fallu la meilleure volonté du monde pour apercevoir la trace des yeux et du nez...à l'endroit de l'empreinte on n'aperçoit qu'une surface noirâtre et ne donnant pas de forme de figure humaine...» (1)

Étant donné que nul ne peut approcher la relique, et donc l'étudier, aucune précision supplémentaire ne peut être apportée ici.

 

Localisation        Pour accéder à la carte géographique, cliquez ici

Le Voile de Véronique est conservé en l’église Saint Pierre de Rome, plus précisément dans la loggia du pilier Sainte Véronique, mais la cathédrale de Jaén, en Espagne, prétend aussi la posséder.

 

Historique

L’évangile apocryphe de Nicodème cite pour la première fois le Voile de Véronique, au 5ème siècle.

Vers la fin du 7ème siècle, Bède rapportant le voyage d'Arculfe à Jérusalem, nous dit que vers 670 environ, le Voile de Véronique y avait subi l'ordalie, (épreuve du feu) avec succès, confortant le peuple dans la croyance en l'authenticité de la relique:
“Arculf reporting from Jérusalem, is said by Bede to have stated some time around 670 that people there no longer had any doubt about the genuine nature of the cloth with which Veronica is supposed to have wiped the face of Jesus since it had been shown that fire could not harm it.”(2)

Selon certains historiens, Véronique elle-même aurait offert le Voile au Pape Clément Ier (88-97) et Collin de Plancy ajoute qu'auparavant elle aurait guéri l'empereur Tibère qui était malade, au contact de ce voile.(3)

Selon d’autres, le Pape Jean VII (705-707) l’aurait rapporté d’Orient.

 

Toujours est-il que c’est ce dernier qui fit faire une nouvelle châsse en 705, pour recueillir la précieuse relique ainsi qu’un oratoire à l’entrée de la basilique.

Lors des ostensions, la relique était placée sous un dais brodé d’or et d’argent, que l'on appelait « umbella de Jean VII ; » sur ce dais le Christ était représenté les mains croisées sur le pubis, la main droite posée sur la main gauche et les mains ne comportant que quatre doigts, exactement comme sur le saint Suaire de Turin. Les restes du coffret qui a servi à transporter le voile de Véronique de Palestine à Rome, sont conservés en la diaconie Sainte-Marie des martyrs de Rome.(4)

 

En l'an 1011, cette sainte Face de Véronique conservée à Rome est mentionnée par le Pape Serge IV, dans un bref. (5)

 

En 1200 la relique est mentionnée dans un sermon du 1er dimanche après l'Épiphanie du Pape Innocent III. (6)

 

En 1298, la relique est transportée de l'église du Saint-Esprit où elle était recueillie, en la basilique Saint Pierre.(7)

 

En 1606, le Voile de Véronique est alors transféré dans la basilique Saint Pierre, fraîchement achevée et est toujours conservé en ce lieu.

 

Culte

« A plusieurs reprises, les papes consentirent à faire montrer une relique infiniment précieuse: la Véronique du Vatican. » (8)

Ainsi en 1191, le Pape Célestin montre le Voile de Véronique au roi Philippe Auguste. Il expose la relique au Latran quelques temps et fait construire un autel dans l’oratoire Jean VII. Les dessins de l’archiviste du Vatican, Jacques Grimaldi, qui dessina aussi le Voile de Véronique et l’umbella du Pape Jean VII, en sont le seul témoignage.

En 1207, le Pape Innocent III institue une procession en l’honneur du Voile de Véronique.(9)

 

En 1300, à l'occasion de la première année sainte, le Linge de Véronique qui était exposé, rivalisait dangereusement avec la tombe de Saint Pierre, en tant que centre de pèlerinages, « as focus of pilgrimage. » (10)

 

Au 15ème siècle, une messe votive est instaurée en l'honneur de la relique. (11)

 

Collin de Plancy, nous dit sans rien préciser davantage qu'à Paris la sainte Face était célébrée le jour du carnaval.  (12)

 

Le voile de Véronique est exposé aussi le 4 Février, jour de la Sainte Véronique.

 

 

 

 

 

 

(1) Annales archéologiques, T. XXIII, p. 231 ; cité par Fleury C., Mémoire, p. 247.
(2) Snoek G.J.C., Medieval Piety, p. 330.
(3) Collin de Plancy J.A.S., Dictionnaire, Tome III, p. 185.
(4) Fleury C., Mémoire, p. 246.
(5) Collin de Plancy J.A.S., Dictionnaire, Tome III, p. 183.
(6) Fleury C., Mémoire, p. 246.
(7) Idem, p. 246.Voir aussi Marion, Jésus, pp. 48-51.
(8)Hermann-Mascard N., Reliques des saints, p. 211.
(9) Marion A., Lucotte G., Le linceul, p. 49.
(10) Snoek G.J.C., Medieval Piety, p. 282.

(11) Fleury C., Mémoire, p. 246.

(12) Collin de Plancy J.A.S., Dictionnaire, Tome III, p. 185.