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La Colonne de la Flagellation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Description

 

La Colonne de la flagellation conservée dans l'église Sainte Praxède, à Rome, mesure 70 cm de haut. La base mesure 45 cm de diamètre. Elle est en marbre noir veiné de blanc. A son sommet était scellé un anneau en fer.[1]

 

La flagellation Ã©tait un supplice employé chez les Romains et les Juifs.

 

Le Talmud[2]en fait la description: « Les mains du condamné sont attachées à la colonne; alors l’exécuteur public lui ôte son vêtement, soit qu’il le déchire, soit qu’il l’en dépouille, de manière à découvrir la poitrine. Une pierre est alors placée derrière le patient. Sur cette pierre, le licteur est debout, tenant un fouet ou des lanières de cuir pliées de manière à former deux courroies qui s’élèvent et s’abaissent sur le condamné. »[3]

 

Localisation                  Pour accéder aux cartes géographiques, cliquez ici

 

1-au 4ème siècle, à Jérusalem, la Colonne de la flagellation est vénérée dans la maison de Caïphe. Maraval P., Lieux saints, pp. 257-258.

2-mi-4ème, à Jérusalem, dans l'église de Sion, la Colonne de la Flagellation est transportée. Maraval P., Lieux saints, pp. 258-259.

3-au 7ème-8ème siècle, dans l’abbaye de Conques, un authentique nomme la relique de la Colonne de la flagellation. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 178.

4-au 8ème siècle, à Rome, au Sancta Sanctorum, est conservée une relique de la Colonne de la flagellation, de columna ubi D(omi)n(us) flagellatus est. Galland B., Authentiques, p. 95.

5-au 8ème siècle, à Rome, au Sancta Sanctorum, est conservée une relique de la Colonne de la flagellation, rel(iquias) de columna ubi D(omi)n(us) flagellatus fuit. Galland B., Authentiques, p. 125.

6-en 818, le monastère de Fulda, dans le diocèse de Mayence, possède une croix-staurothèque contenant une relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 89)

7-au 9ème siècle, à Rome, au Sancta Sanctorum, est conservée une relique de la Colonne de la flagellation, reliquias de illa colomna D(omi)ni.  Galland B., Authentiques, p. 102.

8-au 9ème siècle, dans l’abbaye Saint-Riquier est conservée une relique de la Colonne de la flagellation, offerte par Charlemagne. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 201.

9-en 949, dans l’église Saint-Maximin de Trèves, un autel est dédicacé notamment sur  la relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 140)

10-au 10-11ème siècle, dans l’abbaye de Saint-Gall, en Suisse, l’autel Saint Alexandre est consacré sur la relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 174)

11-un authentique du 11ème siècle, nomme dans la cathédrale Saint-Etienne de Sens, une relique de la Colonne de la Flagellation. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 204.

12-à partir du 11ème siècle, dans l’église Saint-Pe d’Ardet, un fragment de Colonne est mentionné. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 183.

13-vers 1012, dans l’église du Château d’Amboise, une relique de la Colonne, offerte par Don Foulques III Nerra, est conservée. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 183.

14-en 1092, au monastère de Münschmunster, en Allemagne, l’autel de l’église Saint Pierre est consacré sur une relique de la Colonne. (Frolow A., 251)

15-vers 1080-1107, à Fécamp, dans l’abbaye de la Sainte-Trinité, une relique de la Colonne de la flagellation est conservée dans l’autel. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 199.

16-avant le 12ème siècle, à Paris, dans l’abbaye Saint-Magloire, est conservé une relique de la Colonne dans un reliquaire daté d’avant 12ème siècle. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 196.

17-vers 1100, à Metz, dans l’abbaye bénédictine Saint-Arnoulf, un autel est consacré sur une relique de la Colonne de la flagellation. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 188.

18-dans un reliquaire daté de 1102, dans l’abbaye de Moissac, est conservé un fragment de Colonne, considéré comme un don de Philippe Ier d’après un mémorial du 13ème siècle. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 202.

19-en 1132, dans l’abbaye de Saint-Amand, deux fragments de la Vraie Croix sont transférés dans une nouvelle châsse avec la relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 251)

20-vers 1169, à Rome, dans l’église Saint Laurent du Palais, le chanoine Jean Diacre mentionne une relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 357)

21-Dans un reliquaire daté de 1169, à Craon, dans l’église Saint-Nicolas et le prieuré de la-Haye-aux-Bonshommes est conservée une relique de la Colonne de la flagellation. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 188.

22-le 25 Mai 1186, dans l’église Saint Donatien de Bruges, en Belgique, il y a huit châsses à reliques dont l’une contenait une relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 376)

23-Antoine de Novgorod et Robert de Clari (vers 1170-après 1216) mentionnent l’existence de la Colonne de la flagellation dans l’église des Saints Apôtres. (Frolow A., 283)

24-au 12ème siècle, dans l’abbaye bénédictine de Le Bec Hellouin, un inventaire du 12ème siècle nomme un fragment de Colonne. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 182.

25-12-13ème siècle ? Dans l’abbaye de Grandmont, une grande croix mentionnait la relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 440)

26-d’après un authentique du 12ème-13ème siècle, dans la cathédrale Notre-Dame à Arras, un fragment de Colonne est conservé. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 192.

27-vers 1205 ? L’abbaye de Clairvaux reçut à deux reprises des reliques de la part du chevalier Artaud, dont une relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 464)

28-vers 1217, dans l’abbaye de Clairvaux, l’abbé Guillaume fait faire un reliquaire pour la relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 496)

29-en 1223, à Rome, la Colonne de la flagellation est apportée par le Cardinal Jean Colonna. Maraval P., Lieux saints, pp. 257-258.

30-vers 1224-1232, à l’abbaye de Clairvaux, l’abbé Raoul de Pins de la Roche-Aymon fait faire deux staurothèques dont une, contenant une relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 511)

31-dès 1230, dans la basilique Saint-Antoine de Vienne, en France, un fragment de Colonne est mentionné. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 184.

32-au monastère du Mont Saint-Michel, un reliquaire daté d’avant 1235, renferme à l’époque un fragment de la Colonne. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 186.

33-à Strasbourg, au couvent Saint-Etienne, dans un reliquaire daté entre 1244-1252 ou 1268, était conservée une relique de la Colonne. Elle fut donnée plus tard à l’abbatiale bénédictine de Schüttern, puis à Berne. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 194.

34-? Début 13ème siècle, à Bruxelles, aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, est conservée une staurothèque dont une inscription mentionne la relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 602)

35-début du 13ème siècle, à Bruxelles, aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, est conservée une croix à double traverse avec une relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 603)

36-au 13ème siècle, la cathédrale d’Amiens, possède une croix latine avec une inscription mentionnant la relique de la Colonne de la flagellation. (Frolow A., 624)

37-au 13ème siècle, anciennement en l’abbaye d’Oisy, une croix contenant une relique de la Colonne de la flagellation est acquise par un particulier. (Frolow A., 646)

38-au 13ème siècle, dans le trésor des rois de Hanovre se trouve une relique de columna Domini.  Mély F., Exuviae, p. 399.

39-au 13ème siècle, la cathédrale de Chartres reçoit un fragment de Colonne, peut-être d’Adélaïde, abbesse de Montreuil-sur-Mer. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 182.

40-au 13ème siècle, à Valenciennes, dans l’église Saint-Nicolas, une relique de la Colonne est conservée dans un reliquaire du 13ème siècle. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 190.

41-au 13ème siècle, à Corbie, l’abbaye Saint-Pierre possède un fragment de Colonne, d’après un rotulus de 1200. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 200.

42-au 13ème siècle, dans l’église de Longpré-Les-Corps-Saints, un fragment de Colonne est conservé dans un reliquaire daté d’avant 1206. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 201.

 

D’après Rohault de Fleury,[4]des fragments de Colonne se trouvent à Saint Jean de Latran, à Sainte-Marie-in-Trastevere, à Saint-Marc, à Agnani ; à Florence: dans l’église Saint Laurent, au monastère des Capucins, à Santa-Maria-Verdiana, Santa-Anna-al-Prato, Ogni-Santi au Dôme.

Collin de Plancy,[5] dit sans donner de précision supplémentaire que la relique de la Colonne Ã©tait conservée à Rome et Jérusalem et que des fragments étaient aussi localisés à Padoue, Assise, Ancône et Tolède et l'abbaye de la Celle, près de Troyes.

 

 

Historique 

 

a) La Colonne de la flagellation conservée à Rome, en l’église Sainte-Praxède

 

La Colonne de la flagellation est vénérée tout d’abord dans la maison de Caïphe au 4ème siècle. Cette dernière, où s’était déroulée une partie du procès du Christ, était située entre l’église de Sion et la piscine de Siloé. Lorsqu’elle tomba en ruine, on transféra la sainte Colonne dans l’église de Sion au 4ème siècle. C’est le site le plus important après l’Anastasis.[6]

 

En 333, le pèlerin de Bordeaux mentionne la Colonne de la flagellation Ã  Jérusalem. Saint Jérôme (vers 340-420), mentionne la Colonne de la flagellation Ã  Jérusalem, et plus précisément à Sainte-Paule, supportant le portique de l'église.[7]En 409, Saint Paulin de Nole parle de la relique de la Colonne.[8] Au temps de Bède le vénérable (vers 672-735), la Colonne était visible au milieu de l'église Sainte-Paule de Jérusalem.[9] L’Itinéraire, le récit de pèlerinage à Jérusalem, daté entre 560 et 570, et attribué au Pèlerin de Plaisance fait mention de la Colonne de la flagellation.[10] En 1223, le cardinal Jean Colonna apporte la Colonne de la flagellation Ã  Rome. (cf. inscription à l'entrée de la chapelle Sainte-Praxède. )

 

Actuellement la relique est conservée en l'église Sainte-Praxède de Rome.

 

Ce que l'on dit être le socle de la Colonne de la flagellation est au Saint-Sépulcre de Jérusalem mais Françoise Bouchard[11] rapporte sans fournir de précision qu'il a été transporté dans le trésor de la basilique Saint-Marc de Venise...Alors serait-ce une copie ou tout simplement un fragment de la Colonne qui aurait été apporté à Venise?

 

b) Le socle de la Colonne de la flagellation de Jérusalem

 

Le socle qui servait à fixer la colonne au sol est resté à Jérusalem dans l'église du Saint-Sépulcre, au niveau des absidioles de la nef. « Emprès la tribune ((du Saint-Sépulcre évidemment)), de costé le maistre autel, desouz monte Calvaire est la colompne où Nostre Sire fu liés et batus... Â» [12]

La relique est située précisément dans la chapelle de l’Apparition.[13]

 

  • Pour résumer, aux premiers siècles, la Colonne de la flagellation est vénérée dans la maison de Caïphe jusqu'au 4ème siècle. A cette époque elle est transportée en l'église de Sion, toujours à Jérusalem. A une époque imprécise, la relique aurait été transférée à l'église Sainte-Paule de Jérusalem au 5ème siècle. Au 13ème siècle la Colonne est déposée à Rome. Le socle demeure au Saint-Sépulcre. Une question peut se poser: à quelle date la partie de la Colonne de la flagellation y a été déposée?

 

Culte

 

Au 4ème siècle, la Colonne de la flagellation est vénérée lors de la Semaine Sainte dans l’église de Sion, à Jérusalem: « Post hoc ergo missa facta de cruce, id est antequam sol procedat statim unusquisque animosi vendent in Syon orare ad columnam illam ad quam flagellatus est Dominus... Â»[14]

Les pèlerins se constituaient eux-mêmes des reliques secondaires Â« tels ceux qui entourent de bandes de tissu la colonne de la flagellation. Â»[15]

 

 

 

 

 

 


 

[1] Fleury C., Mémoire, p. 264.

 

[2] Talmud, ch.8, v.12.

 

[3] Fleury C., Mémoire,  p. 579.

 

[4] Fleury C., Mémoire, p. 267.

 

[5] Collin de Plancy J.A.S., Dictionnaire, Tome II, p. 74.

 

[6] Maraval P., Lieux saints, pp. 257-258.

 

[7] Fleury C., Mémoire, p. 265.

 

[8] Mély F., Exuviae, p. 37.

 

[9] Fleury C., Mémoire, p. 265.

 

[10] Maraval P., Récits, « Le pèlerin de Plaisance Â», pp. 216-220.

 

[11] Bouchar F., Les grands miracles, p.31.

 

[12] Itinéraires de Jérusalem et descriptions de la Terre Sainte, Les pelerinaiges por aler en Iherusalem, p. 93. Gallica.

 

[13] http://www.christusrex.org/www1/ofm/easter/Revivre.html Lien valide le 29 Avril 2010.

 

[14] Duchesne L., Origines du culte, p. 530.

 

[15] Maraval P., Lieux saints, p. 238. Voir Grégoire de Tours, Mir. I, 7. (MGH, pp.492-493)

 

 

 
 

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