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Les objets d'étude de l'archéologie

 

 

1.3. Les objets d'étude de l'archéologie

 

A présent, il convient de voir plus précisément et concrètement quels sont les objets d’étude de l’archéologie.

 

Ces objets constituent la culture matérielle de l'homme qui «  recouvre les domaines où elle [l’archéologie] intervient avec le plus de bonheur, parce qu’ils sont directement abordables par les vestiges qu’elle met au jour et qui sont ses documents primaires. La culture matérielle constitue aussi un des thèmes de la Nouvelle Histoire; c’est d’elle, en somme, que parle Fernand Braudel quand il dit de la vie majoritaire, celle du plus grand nombre et celle de tous les jours, qu’elle est faite des objets, des outils, des gestes du commun des hommes.» [1]

 

On l'aura compris, ce concept de culture matérielle recouvre une réalité assez vaste, celle des artéfacts réalisés par l'homme. Et on peut citer: « Les temples et les tombeaux » qui « ont longtemps constitué l’essentiel des découvertes de l’archéologie » [2] « le vêtement » qui est lui aussi indissociable des techniques qui le produisent et n’est pas moins nécessaire à la reconstitution de la culture matérielle d’une époque donnée. »[3]

 

A ce propos, les objets ayant trait à l'habillement sont incontournables dans la vie de l'homme; ils donnent des informations sur le niveau de technicité à une époque donnée, mais aussi sur les habitudes de vie de l'homme, son appartenance à un rang social déterminé; d'après les matières premières employées à sa confection, on peut même parfois mettre en évidence l'existence de liens commerciaux avec les pays avoisinants ou lointains.

 

André Parrot dans son ouvrage L'archéologie, dit bien que « les fouilles urbaines procurent aussi des fragments de tissu…» et que « ces fragments ont quelque chose de plus quotidien qui les rend plus conformes à la définition de la culture matérielle, s’il s’agit du vêtement et de sa confection: on y voit les coutures d’assemblage, la coupe, les fermetures, mais quelque soit leur origine, les tissus informent des techniques de la production textile : sens de torsion, colorants, cardage, tondage. »[4]

Le même auteur donne une précision sur les tissus conservés dans les reliquaires, en d'autres termes les reliques : « Il existe sans doute des « trésors textiles » pour reprendre le titre d’une exposition récente à Carcassonne, mais ce sont des tissus d’exception, des ornements liturgiques conservés dans les trésors d’église, ou dans les reliquaires...»[5]

 

D'autre part, l'archéologue est amené à se pencher aussi sur les poteries, objets par excellence de la vie quotidienne, qui constituent parfois l'essentiel des découvertes lors de fouilles, utilisées pour la cuisine, en service de table ou d'ablution. Certains milieux propices livrent aussi des objets organiques, tel du mobilier en bois, des paniers en osier, des chaussures en cuir, mais cela est plus rare sous nos latitudes. L'énumération est loin d'être exhaustive, tant l'homme s'ingénie à créer de ses mains ou à l'aide d'outils, il travaille ainsi le verre, le fer, le bronze, les métaux précieux, pour en faire de la vaisselle, des armes, des bijoux.

 

 


 

[1] Pesez J.M., L’archéologie, p.65.

 

[2] Idem, p.70.

 

[3] Ibidem, p.68.

 

[4] Ibidem, p.69.

 

[5] Ibidem, p.68.

 

 

 

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