LES RELIQUES
DE
LA PASSION DU CHRIST
1. L'agonie de Jésus au Jardin des Oliviers
Évangile de Saint Matthieu, chapitre 26, 36-47
“Jésus se rendit avec eux au lieu dit de Gethsémani, et il leur dit: « Asseyez-vous ici pendant que j’irai prier là. » Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédé. Il fut bientôt saisi de tristesse et d’angoisse. Il leur dit: « Mon âme est triste jusqu’à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi. » Il s’éloigna quelque peu et se jeta la face contre terre, priant en ces termes: « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que vous voulez. » Il revint alors vers ses disciples et les trouva endormis. Il dit à Pierre: « Ainsi vous n’avez pu veiller une heure avec moi…Veillez et priez afin de ne point entrer en tentation ; l’esprit est prompt mais la chair est faible. »
Il s’éloigna une seconde fois et pria ainsi: « Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe passe sans que je la boive, que votre volonté soit faite ! » Il revint, et les trouva encore endormis ; leurs yeux s’étaient alourdis.
Il les laissa et s’en alla prier pour la troisième fois, et dans les mêmes termes. Puis il retourna vers ses disciples et leur dit: « Dormez maintenant et reposez-vous ! L’heure est venue: Le Fils de l’homme va être livré entre les mains des pécheurs…Levez-vous, allons, celui qui me trahit est près d’ici. »
Évangile de Saint Marc, chapitre 14, 32-42
« Ils vinrent ensuite au lieu dit Gethsémani, et Jésus dit à ses disciples: Asseyez-vous ici pendant que je prierai. » Il prit alors avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il se trouva saisi de frayeur et d’angoisse. Et il leur dit: « Mon âme est triste à en mourir ; demeurez ici et veillez. » Puis il fit quelques pas, se jeta contre terre et se mit à prier pour que, s’il était possible, cette heure s’éloignât de lui. « Abba! Père! » Suppliait-il, « toutes choses vous sont possibles; éloignez de moi ce calice! Toutefois, non pas ce que je veux mais ce que vous voulez. » Puis il vint vers ses disciples et les trouva endormis. Il dit à Pierre: « Simon tu dors? Tu n’as pu veiller une heure? Veillez et priez afin de ne point entrer en tentation ; car l’esprit est prompt mais la chair est faible. »
Il s’éloigna de nouveau et fit la même prière. Il revint et les trouva endormis ; leurs yeux étaient appesantis. Ils ne surent que lui répondre. Il revint pour la troisième fois: « Dormez maintenant, leur dit-il, et reposez-vous. C’en est fait! L’heure est venue ; le Fils de l’homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons ; celui qui me livre s’approche. »
Évangile de Saint Luc, chapitre 22, 40-46
Il sortit. Selon sa coutume, il se rendit au Mont des Oliviers, suivi de ses disciples. Quand il y fut arrivé, il leur dit: « Priez afin de ne point entrer en tentation. » Puis il s’éloigna à la distance d’un jet de pierre; il se mit à genoux et fit cette prière: «Père, si vous le voulez, éloignez de moi ce calice! Toutefois, que votre volonté soit faite, et non la mienne. » Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier. Il entra en agonie, sa prière se fit plus instante et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui coulaient jusqu’à terre. Après avoir prié, il se leva, et vint vers les disciples qu’il trouva endormis de tristesse. Il leur dit: « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez afin de ne point tomber en tentation. »
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Jardin des Oliviers (Photo H.F.)
A gauche au premier plan, l'olivier planté par le Pape Paul VI.
Les reliques se rapportant à l’agonie du Christ au jardin des Oliviers
2. Arrestation du Christ au Jardin de Gethsémani
Évangile de Saint Matthieu, chapitre 26, 47-56
« Il parlait encore que Judas, l’un des douze, survint, et avec lui une troupe de gens armés d’épées et de bâtons, envoyés par les princes des prêtres et les anciens du peuple. Le traître était convenu avec eux de ce signe: « Celui que je baiserai, c’est lui, arrêtez-le. »Aussitôt il s’approcha de Jésus: « Salut, Maître », dit-il, et il le baisa. Jésus lui dit: « C’est donc pour cela que tu viens ici ! »
Ils s’avançaient déjà et mirent la main sur Jésus pour l’arrêter. Mais l’un des compagnons de Jésus dégaina, et frappa de l’épée un serviteur du grand prêtre, lui tranchant l’oreille. Cependant Jésus lui dit: « Rengaine ton épée: tous ceux qui useront de l’épée périront par l’épée. Crois-tu que je ne puisse invoquer mon Père, qui m’enverrait sur l’heure plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ? »
Puis, se tournant vers la bande: « C’est avec des épées et des bâtons que vous êtes sortis pour m’arrêter, comme on ferait d’un malfaiteur. Pourtant, tous les jours, j’étais assis parmi vous à enseigner dans le temple, et vous ne m’avez point arrêté. Mais tout cela s’est fait car il fallait que s’accomplissent les oracles des prophètes. » A ce moment ses disciples l’abandonnèrent et prirent la fuite. »
Évangile de Saint Marc, chapitre 14, 43-50
« Aussitôt, comme il parlait encore, survient Judas, l’un des douze, et avec lui une bande armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et par les anciens. Le traître avait donné ce signe: « Celui que j’embrasserai, c’est lui ; saisissez-le et emmenez-le avec précaution. » Dès qu’il se fut rapproché de Jésus, il lui dit: « Rabbi ! », et il l’embrassa. On mit la main sur lui et on le saisit. Un des assistants dégainant, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille. Jésus, prenant la parole, leur dit: «Vous êtes venus comme au-devant d’un bandit, avec des épées et des bâtons pour m’arrêter. Tous les jours j’étais parmi vous enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi, mais c’est pour que les Écritures soient accomplies. » Alors tous l’abandonnèrent et prirent la fuite. »
Évangile de Saint Luc, chapitre 22, 47-54
« Il parlait encore qu’une troupe de gens parut ; et celui des douze qu’on appelait Judas, marchait à sa tête. Il s’approcha de Jésus pour le baiser. Jésus lui dit: « Judas, c’est par un baiser que tu trahis le Fils de l’homme! »Alors ceux qui étaient avec lui, voyant ce qui allait arriver dirent: « Seigneur, si nous frappions de l’épée ? » Et l’un deux frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille droite. Mais Jésus intervint: « Laissez, dit-il, restez-en là. » Puis, touchant l’oreille de cet homme, il le guérit. Se tournant alors vers les princes des prêtres, les officiers du temple et les anciens qui étaient venus contre lui: « Vous êtes sortis, dit-il, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons. J’étais pourtant tous les jours avec vous dans le temple, et vous n’avez pas mis la main sur moi. Mais, c’est ici votre heure, et la puissance des ténèbres. » Alors ils le saisirent et l’emmenèrent. Ils le conduisirent chez le grand prêtre. Pierre suivait de loin. »
Évangile de Saint Jean, chapitre 18, 1-12
« Ayant ainsi parlé, Jésus sortit avec ses disciples jusqu’au-delà du torrent du Cédron, où il y avait un jardin. Il y entra ainsi que ses disciples. Or Judas, le traître, connaissait cet endroit parce que Jésus et ses disciples s’y réunissaient souvent. Judas donc prit avec lui le peloton et les gendarmes dépêchés par les pontifes et les pharisiens et ils arrivèrent dans ce lieu avec des lanternes, des torches et des armes. Jésus conscient de tout ce qui devait lui arriver s’avança en leur disant: « Qui cherchez-vous ? »Ils répondirent: « Jésus de Nazareth. » « C’est moi », dit-il. (Or Judas, le traître se trouvait là avec eux.) Lors donc que Jésus leur eut dit: « c’est moi », ils reculèrent et tombèrent sur le sol. Une seconde fois il interrogea: «Qui cherchez-vous ? » Ils dirent: « Jésus de Nazareth. » Jésus répondit: « Je vous l’ai dit, c’est moi ; si c’est moi donc que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. » (Ainsi s’accomplit la parole qu’il avait dite: De tous ceux que vous m’avez confiés, je n’en ai perdu aucun. (Jean, 17, 12) Simon-Pierre qui portait une épée, dégaina, frappa le serviteur du grand prêtre et lui entama l’oreille droite. (Cet homme s’appelait Malchus) Mais Jésus dit à Pierre: « Rengaine ton épée ; ne boirais-je pas la coupe que mon Père m’a présentée ? » Alors le peloton, le tribun et les gendarmes des Juifs se saisirent de Jésus et le garrotèrent. »
Les reliques se rapportant à l'arrestation du Christ
La sainte Prison du Christ
Description
La sainte Prison est située en-dessous de l'église Saint-Pierre en Gallicante à Jérusalem.
L'église Saint-Pierre en Gallicante Pour plus d'informations sur l'église Saint Pierre en Gallicante, cliquez ici
Elle est construite sur plusieurs niveaux:
-le premier, au rez-de-chaussée, celui de l’église proprement dit.
-le second, en dessous, (on y accède par un escalier, à l’entrée du rez-de-chaussée, à gauche) celui d’une autre église, englobant les vestiges d’une cour, considérée comme étant celle de la maison d’Anne et Caïphe, où Saint Pierre a renié le Christ.
-le troisième niveau, conservé en l’état du premier siècle, composé de plusieurs pièces creusées dans la roche, dont celle de la citerne, que l’on pense être la Prison dans laquelle le Christ séjourna dans la nuit du Jeudi au Vendredi Saint, à laquelle on peut accéder par un escalier.
La Prison
Il s'agit d'une fosse assez profonde. On y pénètre par un escalier d'accès creusé au sud-ouest et longeant la paroi ouest.
Du côté est la fosse est percée d'une ouverture suivie de cinq marches et trois mètres de vide entre la dernière marche et le niveau du sol de la fosse.
Du côté sud, sur la paroi de la fosse, est représentée la silhouette d’un orant. Les traces de cette silhouette ont été très atténuées en raison des pèlerins qui la touchent, la considérant comme l’ombre du Christ en prière.
Sept croix peintes en oxyde rouge et quatre en noir ont été mises au jour sous l'enduit des parois de la fosse lors de fouilles menées en 1889.[1]
La paroi nord est aussi percée d'une ouverture mais celle-ci n'est pas pourvue de marches, elle donne directement sur le vide, de telle sorte que l'on puisse voir le fond de la fosse sans y descendre. La tradition rapporte que les gardes surveillaient le Christ en se penchant par cette ouverture...
Au niveau de l'orifice de la citerne, creusé au niveau du « plafond » de la fosse on distingue trois croix byzantines gravées.
Un des murs de la citerne. Orifice de la citerne. Des croisés ont gravé des croix sur les parois.
Sur les parois, une vague forme humaine. (Photo H.F.)
(Photo H.F.)
Localisation
La Prison dans laquelle on pense que le Christ a été incarcéré la nuit du Jeudi au Vendredi Saint est située au deuxième sous-sol de l'église de Saint-Pierre en Gallicante à Jérusalem.
Cette Prison devait dépendre du Palais de Caïphe. L'archéologue espagnol Florentino Diez, le père bénédictin Bargil Pixner, et M. Albert Storme de la revue franciscaine Terre Sainte, situent le palais de Caïphe sur la propriété de Saint-Pierre en Gallicante d'après:
-des éléments historiques tels le récit du pèlerin anonyme de Bordeaux en 333, la Catéchèse de Saint Cyrille de Jérusalem en 348, le manuscrit de Jérusalem, le Lectionnaire arménien, et le bréviaire de Jérusalem datant du début du 5ème siècle.
-des éléments archéologiques: plusieurs poids et mesures juifs et un bloc de pierre mesurant 2,50 m de longueur pour 0,50 m de largeur, pourvu d'une inscription en hébreu "Le acham houa korban" ce qui donne en français: ceci est une offrande pour les péchés. Les archéologues estiment la présence d'un tel artéfact dans la demeure du grand Prêtre comme étant normale.[2]
Toutefois il convient de faire remarquer qu'une autre hypothèse de spécialistes existe, selon laquelle le palais de Caïphe est situé à l'emplacement du couvent du Saint-Sauveur des arméniens orthodoxes, non loin de la porte de Sion.[3]
Historique
En Terre sainte, à Jérusalem, plus précisément, il existe une tradition selon laquelle le Christ après la comparution devant Anne et Caïphe et avant celle devant Hérode au matin a été incarcéré. La Prison n’était autre qu’une citerne dans la maison de Caïphe, située à Jérusalem, face au Mont des Oliviers et au Jardin de Gethsémani.
Actuellement, la sainte Prison est toujours conservée en l'état, sous l'église Saint-Pierre in Gallicante.
Cet édifice religieux est le dernier des différentes églises qui se sont succédées au-dessus de la fosse: la première église est construite au 5ème siècle mais elle est détruite en 614 par les Perses. En 628 déjà on la reconstruit. En 1009 a lieu une nouvelle destruction par Hakim, calife d'Egypte. Ce n'est qu'en 1102 que les Croisés reconstruisent une nouvelle église, qui sera détruite en 1219. On dit que les petites Croix de la prison ont été gravées sur l'orifice de la citerne par les Croisés.
Voici un témoignage de l’existence de la sainte Prison au 13ème siècle: « Et là estoit li prisons u il fut mis la nuit que il fu pris en Gessemani. »[4]
Un simple oratoire remplaçant alors l'église croisée ne subsistera que jusqu'au 14ème siècle, date de sa destruction. L'église actuelle a été construite en 1931 par le Père Etienne Boubet et rénovée en 1997.[5]
Culte
Au 9ème siècle, à Jérusalem, le Patriarche emportait un fragment de la vraie Croix conservé dans la chapelle « ή νικητήριος ή Άγγελική » située derrière le Golgotha, et l'emmenait en procession le Vendredi Saint jusqu'à la sainte Prison.[6]
Des croix gravées en haut de la citerne par les Croisés attestent bien que la sainte Prison était un lieu connu et vénéré au Moyen Age par les Occidentaux.
[1] Plaquette Saint-Pierre en Gallicante du Patriarcat latin de Jérusalem, p. 12. Site internet: http://www.stpeter-gallicantu.org/ Lien valide le 29 Avril 2010.
[2] Plaquette Saint-Pierre en Gallicante du Patriarcat latin de Jérusalem, p. 15. Site internet: http://www.stpeter-gallicantu.org/ Lien valide le 29 Avril 2010.
[3] Plaquette Saint-Pierre en Gallicante du Patriarcat latin de Jérusalem, p.15. Site internet: http://www.stpeter-gallicantu.org/ Lien valide le 29 Avril 2010.
[4] Itinéraires de Jérusalem et descriptions de la Terre Sainte, Ernoul, Estat de la Cité de Iherusalem.v.1231.
[5] Plaquette Saint-Pierre en Gallicante du Patriarcat latin de Jérusalem, p.6. Site internet: http://www.stpeter-gallicantu.org/ Lien valide le 29 Avril 2010.
[6] Frolow A., 119.