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Les reliques du Mont des Oliviers et de Gethsémani

 

Description

 

La Pierre du Mont des Oliviers

Le rocher sur lequel, selon la tradition, le Christ souffrit son agonie, est conservé dans le chœur de la Basilique de toutes les Nations, à l'instar de la première église byzantine du 4ème siècle, édifiée dans le Jardin des Oliviers. Il n'a pas été possible de trouver les mesures exactes de cette relique malheureusement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rocher de l’Agonie, situé dans le chÅ“ur de la Basilique de Gethsémani  (Photo H.F.)

 

 

Le Jardin de Gethsémani

Le lieu-dit du Jardin des Oliviers ou de Gethsémani est situé à l'est de Jérusalem, « de l’autre côté du torrent du Cédron. Â»[1] Il est appelé jardin de Â« Gethsémani Â» car à l'époque du Christ il s'agissait d'une oliveraie et en hébreu  gethsémani  signifie « pressoir à huile Â».[2] Il a une superficie de 1200 m2 environ.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Localisation            Pour accéder aux cartes géographiques, cliquez ici

 

1-en 852, l’abbaye de Prüm, en Allemagne, reçoit de l’empereur Lothaire Ier, une relique de la Pierre du Mont des Oliviers. (Frolow A., 97)

2-10-11ème siècle, dans l’abbaye de Saint-Gall, en Suisse, l’autel Saint Alexandre est consacré sur une relique de la Pierre du Mont des Oliviers. (Frolow A., 174)

3-en 1036, au Monte Amiata, à Saint-Sauveur, le maître-autel est consacré entres autres sur la relique de la Pierre du Mont des Oliviers. (Frolow A., 209)

4-1050-1073, à Exeter, en Angleterre, au monastère de la Vierge et de Saint Pierre, un inventaire des reliques nomme celle de la Pierre du Mont des Oliviers. (Frolow A., 220)

5-en 1156, au monastère de Schira, en Bavière, Conrad, duc de Dalmatie, se voit offrir par le Patriarche de Jérusalem une relique du Mont des Oliviers et du Jardin de Gethsémani. (Frolow A., 346)

6-vers 1169, à Rome, au Latran, le chanoine Jean Diacre mentionne une relique du Mont des Oliviers dans l’église de Saint Laurent du Palais. (Frolow A., 357)

7-en 1187, dans l’abbaye de Schönthal, en Suisse, un autel est consacré entre autres sur la relique des Pierres de Gethsémani. (Frolow A., 378)

8-avant 1192, à Arras, dans l’abbaye de Saint Vaast, un inventaire mentionne le Bois du Jardin de Gethsémani ou du Mont des Oliviers... De ligno paradisi. (Frolow A., 385)

9-au 12ème siècle, à Constantinople, au monastère Saint Théodore, le fonctionnaire Michel Alousianos possède des éclats de bois provenant du Jardin de Gethsémani et une relique de la Pierre du Mont des Oliviers. (Frolow A., 405)

10-au 12ème siècle, à Saint Bénigne de Dijon, un inventaire mentionne une relique de la Pierre du Mont des Oliviers, déposée sur l’autel Saint Maurice. (Frolow A., 457)

11-dans un reliquaire daté de 1116, dans la cathédrale Saint-Julien du Mans, était conservée une relique de Gethsémani. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 195.

12-en 1293, à Arles, dans la cathédrale Saint-Trophime, une relique de la Pierre de l’Agonie est mentionnée. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 178.

13-au 13ème siècle, dans l’église de Brageac, une croix contient une relique de Gethsémani. (Frolow A., 639)

14-au 13ème siècle, dans l’abbaye de Pairis(Haut-Rhin), une relique du Jardin des Oliviers est conservée. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 195.

 

 

Historique des reliques du Jardin des Oliviers et de la Pierre du Mont des Oliviers

 

 

Le Jardin des Oliviers

 

Origène dans son Commentaire sur Saint Matthieu, en 253, fait mention du lieu de Gethsémani. Eusèbe dans son Onomasticon, en 333, nous apprend clairement que l'on priait encore sur les lieux de l'Agonie du Christ à son époque, par conséquent la tradition était ancrée depuis quelques temps déjà. Au 4ème siècle, le Jardin des Oliviers appartient aux chrétiens au même titre que l'église construite aux abords des lieux.[3]

 

En 410, la pèlerine Aetheria mentionne les lieux.[4] Saint Jean Damascène (676 environ-749) dans son traité Contre les calomniateurs d’images[5] mentionne « la montagne des Oliviers, Â»...« le bienheureux enclos de Gethsémani. Â»

 

En 1187 au départ des croisés, le jardin des Oliviers est confisqué en tant que waqf pour entretenir un religieux musulman qui s'occupait de l'institut de théologie, établi dans l'église Sainte Anne de Jérusalem.

 

A partir du 13ème siècle et aux siècles suivants, les pèlerins appellent le Jardin des Oliviers, « Jardin fleuri. Â»

 

Au bout de quelques temps, ce lieu finit par devenir une propriété privée, mais cela n'empêcha pas la vénération du lieu de l'agonie comme en attestent de nombreux témoignages. C'est à partir de ce moment que l'on dénote une différence de localisation de l'agonie du Christ, les chrétiens orientaux restant fidèles par tradition à la localisation du jardin des oliviers, les chrétiens occidentaux considérant que les lieux de l'évènement étaient plutôt situés dans une grotte voisine qui reçut alors le nom de « Grotte de l'Agonie, Â» l'emplacement du jardin étant plutôt privilégié par eux comme étant le témoin de l'arrestation du Christ. C'est vers la fin du 17ème siècle que les lieux saints de l'agonie devinrent la propriété des Franciscains.[6]

 

 

La Pierre du Mont des Oliviers

 

La relique de l'Agonie du Christ fait l'objet très tôt d'un soin particulier.

La première église byzantine au 4ème siècle par l'empereur Théodose (346-395) englobe la relique tout en la laissant dans son état originel: le rocher n'est pas déplacé, il reste en place, c'est l'église qui est édifiée autour d'elle, telle un écrin.

 

En ce qui concerne l'historique de la diffusion des reliques du Jardin et de la Pierre du Mont des Oliviers, tout ce que l'on peut dire, c'est qu'apparemment elles ont été diffusées dès le 9ème siècle en Europe.

 

 

L’église de Gethsémani

 

Marie Lebert nous apprend que la première église fut construite entre 379 et 384 par la communauté chrétienne en souvenir du lieu de la prière du Christ, lors de son agonie.[7]C'est une  basilique à trois absides englobant le rocher de l'Agonie. Elle est édifiée par l'empereur Théodose.[8]Au début du 4ème siècle déjà, les chrétiens s’y rassemblaient et priaient.[9]

 

Un tremblement de terre détruit la basilique en 745.

 

Un peu plus tard, les Croisés construisent alors un oratoire dans ces ruines, qui est  remplacé par une église en 1170.

 

Cette dernière est abandonnée en 1345.[10]

 

Toutefois d'après deux autres sources, l'église byzantine est détruite en 614 ap.J.C, donc avant le tremblement de terre de 745. Quant à l'église croisée, construite au 12ème siècle elle est détruite au 13ème siècle.[11]

 

 

Quelques mots sur la Grotte de la trahison

 

La Grotte mesure environ 10 x 10 m.

 

D'après la tradition, le Christ après le Cène se rendit dans le Jardin de Gethsémani avec ses apôtres. Eux s'assoupirent sans doute dans la grotte, lieu protecteur contre les vents trop frais, et le Christ s'éloigna un peu plus loin, dans le calme et la solitude du  jardin des Oliviers. Lorsqu'il revint vers ses apôtres endormis dans la grotte, Judas alla à sa rencontre avec les intentions que l'on connaît.[12]

 

En 333, le pèlerin de Bordeaux fait connaître plusieurs sites dont celui du rocher de la trahison à Gethsémani…le sommet du Mont des Oliviers.[13] Aetheria toujours au 4ème siècle, cite le lieu de Gethsémani comme étant celui de l'arrestation du Christ où les chrétiens descendaient en procession en priant, chantant des hymnes. Le lieu est donc distinct de celui du Jardin des Oliviers, il est  situé à gauche du chemin menant au sommet du mont contrairement au jardin situé à droite. La lecture du passage de l'arrestation du Christ dans l'évangile était également faite sur les lieux.

 

Vers 530, le pèlerin Théodose situe le lieu de la trahison de Judas, aux abords d'une grotte. Le pèlerin de Plaisance en 570, parle aussi du Mont des Oliviers qui a vu la trahison du Christ par Judas, et parle lui aussi de grotte et même de trois sièges dans ce lieu.

 

Au 6ème siècle, on pouvait voir dans la Grotte, des sièges, accubita, utilisés par le Christ et ses apôtres.

 

Au 12ème siècle, le bibliothécaire du monastère du Mont Cassin, Pierre le diacre, écrit d'après d'anciennes sources et ajoute qu'au-delà du Cédron, une église était érigée sur une grotte.

 

Actuellement la Grotte de la trahison existe toujours, elle est sous la garde des Franciscains.

 

 

Culte

 

On ne dénote pas de culte particulier porté aux reliques fragmentaires du Mont des Oliviers et du Jardin de Gethsémani. Toutefois ces lieux à Jérusalem ont toujours fait l'objet de pèlerinage, car ils sont vénérés avec la plus haute considération étant donné qu'ils sont mentionnés dans les évangiles: « Ceux qui vont prier à Gethsémani le font parce que ce fut le lieu de la prière du Christ. Â»[14] « Commenting on St Jerome’s writings about the Holy Land, Carruthers concludes that the places themselves were experienced by these early pilgrims as locations for recollecting memory images which they had made on the basis of their prior reading of the Bible. »[15]  

 

A Jérusalem, au 4ème siècle, Saint Cyrille de Jérusalem nous apprend que les chrétiens avaient une coutume de descendre en procession au flambeau depuis le sommet du Mont des Oliviers jusqu'au lieu de l'agonie du Christ, situé en contrebas, et d'assister à la célébration de la liturgie du Jeudi Saint en ce lieu.[16]

 

Les Croisés au 12ème siècle donnent à l'édifice religieux une orientation un peu différente, de telle sorte que chacune des trois absides renferme une partie du rocher. C'est « une manière d’interpréter matériellement la triple prière du Christ. Â»[17]

 

Au 12ème siècle, Rupert de Deutz nous dit que lors de la célébration de la messe, les nombreux signes de la croix que le prêtre fait sur les offrandes eucharistiques lors du Canon, symbolisent et rappellent les souffrances du Christ au Mont des Oliviers et sa Passion: « The more than twenty signs of the cross made over the Eucharistic offerings during the prayer of the Canon were seen by Rupert of Deutz (†1135) to symbolise such things as the journey of Jesus to the Mount of Olives, the betrayal by Judas, the witness of the centurion and the piercing of Christ’s side. Â»[18]

 

 

 

 

 

 

 


 

[1] Saint Jean, 18, 1.

 

[2] Hurault L., Guide, p. 480.

 

[3] http://198.62.75.4/www1/ofm/san/GET04gar.html  Lien valide le 29 Avril 2010.

 

[4] http://198.62.75.4/www1/ofm/san/GET03pri.html   Lien valide le 29 Avril 2010.

 

[5] Saint Jean Damascène, Contre les calomniateurs d’images,  Orat., III, 34.

 

[6] http://198.62.75.4/www1/ofm/san/GET04gar.html. Lien valide le 29 Avril 2010.

 

[7] Lebert M. http://www.etudes-francaises.net/jerusalem/croisee_religieuse.htm#gethsemani Lien valide le 29 Avril 2010

 

[8] Hurault L., Guide, p. 483.

 

[9] Maraval P., Lieux saints, p. 263. Voir Eusèbe, Onomasticon, p.74, 18.

 

[10] Lebert M. http://www.etudes-francaises.net/jerusalem/croisee_religieuse.htm#gethsemani Lien valide le 29 avril 2010.

 

[11] http://www.travelnet.co.il/CHRISTIANFR/JJérusalem.htm. Lien valide le 28 Août 2008. Plaque informative devant la basilique de toutes les nations de Jérusalem.

 

[12] Storme A.: http://198.62.75.4/www1/ofm/san/GET03pri.html Lien valide le 9 Avril 2010.

 

[13] Maraval P., Lieux saints, p. 64, p. 263. Voir Itinéraire du Pèlerin de Bordeaux, 585,5;596,5-6 ; 590,1; 592,1-3 ; 592,5; 593,3; 594,7;595,5; 596,1.

 

[14] Maraval P., Lieux saints, p. 221.

 

[15] C., Ch., D., Pèlerinages et lieux saints, p. 196.

 

[16] Hurault L., Guide, pp. 482-483.

 

[17] Lebert M.,  http://www.etudes-francaises.net/jerusalem/croisee_religieuse.htm#gethsemani Lien valide le 29 Avril 2010.

 

[18] Snoek G.J.C., Medieval Piety, p. 35.

 

 

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