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Les reliques du Vendredi Saint (1)

1. La comparution devant Pilate et Hérode

 

 

 

Évangile de Saint Mathieu, chapitre 27, 11-25

 

« Jésus comparut devant le gouverneur, qui l’interrogea: « Vous êtes le roi des Juifs ?» Jésus lui répondit: « Oui. » Mais aux accusations des princes des prêtres et des anciens, il ne répondit rien. Pilate lui dit: « N’entendez-vous pas tous les témoignages qu’on porte contre vous ? Â» Mais au grand étonnement du gouverneur, il ne voulut répondre à aucun grief. Il était de coutume qu’à chaque fête de Pâque, le gouverneur relâchait un détenu, au choix de la foule. Or, il y avait en ce moment un prisonnier fameux nommé Barabbas. Pilate s’adressa au peuple assemblé: « Lequel voulez-vous que je relâche, Barabbas, ou Jésus qu’on appelle Christ? Â»(Il savait que c’était la jalousie qui leur avait fait livrer Jésus.)

Pendant qu’il siégeait ainsi à son tribunal, sa femme lui envoya dire: « Ne fais rien à ce juste. J’ai été aujourd’hui fort tourmentée par un songe qui le concerne. Â» Mais les princes des prêtres et les anciens persuadèrent au peuple de réclamer Barabbas et de faire périr Jésus. Le gouverneur prit alors la parole: « Lequel des deux, dit-il, voulez-vous que je vous délivre ? Â» Ils répondirent: Â« Barabbas! Â» Pilate dit: Â« Que ferai-je alors de Jésus, qu’on appelle Christ ? Â» Tous répondirent: Â« Qu’il soit crucifié! Â» Le gouverneur alors: Â« Mais quel mal a-t-il fait ? Â» Et ils crièrent encore plus fort: Â«  Qu’on le crucifie! Â»

Pilate vit qu’il ne gagnait rien, qu’au contraire, le tumulte croissait. Il prit de l’eau, et, devant le peuple, se lava les mains: « Je suis, dit-il, innocent du sang de cet homme. Cela vous regarde. Â»Et tout le peuple répondit: Â« Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! Â»Alors il leur relâcha Barabbas. Â»

 

Évangile de Saint Marc, chapitre 15, 1-15

 

« Dès le matin, sans plus tarder, les grands-prêtres tinrent conseil avec les anciens et les scribes et tout le conseil. Après avoir lié Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Celui-ci l’interrogea: « Vous êtes le roi des Juifs ? Â» Jésus lui répondit: « Oui. Â» Les grands prêtres portaient contre lui plusieurs accusations. Pilate reprit son interrogatoire: « Vous ne répondez rien ? Voyez de combien de méfaits ils vous accusent! Â»Mais Jésus ne répondit plus rien, Pilate en fut tout étonné.

Or à chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui que demandait la foule. Il y avait dans la prison un nommé Barabbas, détenu avec ses complices, pour un meurtre commis dans une émeute. La foule, qui était montée, se mit à réclamer ce qu’il avait coutume de leur accorder. Pilate leur répondit:« Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? Â» (Il se rendait compte que c’était par envie que les grands prêtres l’avaient livré) Mais ces derniers excitèrent la foule à tâcher d’obtenir que Pilate leur relâchât plutôt Barabbas. Pilate reprit la parole: « Que voulez-vous donc, dit-il, que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? Â» Ils se remirent à crier: Â« Crucifiez-le ! Â» Pilate, voulant satisfaire le peuple, libéra Barabbas.

 

Évangile de Saint Luc, chapitre 23, 1-16

 

« La séance fut levée. On le conduisit alors devant Pilate et ils se mirent à l’accuser: « Voici celui que nous avons trouvé excitant le peuple à la révolte, interdisant de payer le tribut à l’empereur et se disant lui-même Messie et roi. Â» Pilate l’interrogea: « Vous êtes le roi des Juifs ? Â» Jésus répondit: Â« Oui. Â» Pilate dit aux princes des prêtres  et à la foule: Â« Je ne trouve rien de criminel en cet homme. Â» Mais eux de redoubler leurs instances: Â« Il soulève le peuple, il enseigne dans toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé jusqu’ici. Â»

A ces mots, Pilate demanda s’il était Galiléen. Apprenant qu’il relevait de la juridiction d’Hérode, il le lui renvoya, car il se trouvait justement à Jérusalem ces jours-là. Hérode éprouva une grande joie de voir Jésus ; il en avait le désir depuis longtemps car il avait entendu parler de lui ; et il espérait lui voir opérer un miracle. Il le questionna plusieurs fois, mais Jésus ne lui répondit rien. Les princes des prêtres et les scribes étaient là, qui l’accusaient avec violence. Hérode avec sa garde, le traita avec mépris; il se moqua de lui, le fit revêtir d’une robe blanche, et le renvoya à Pilate. Ce jour même, Pilate et Hérode furent en bons rapports, d’ennemis qu’ils étaient auparavant... Â»

 

Évangile de Saint Jean, chapitre 18, 28-40

 

« De chez Caïphe, on conduisit Jésus  au prétoire ; c’était le matin. Mais les Juifs n’entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire, pour ne pas contracter souillure et pouvoir ainsi manger la Pâque. En conséquence, Pilate sortit vers eux et leur dit: Â« Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? Â» Ils lui répondirent: Â« Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne vous l’aurions pas livré. Â» -« Prenez-le, dit alors Pilate, et jugez-le vous-mêmes selon votre loi. Â»Les Juifs lui dirent: Â«Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort. Â» Ainsi s’accomplissait la parole dans laquelle Jésus indiquait de quelle mort il devait mourir. (Mathieu chapitre 20, 19) Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit: Â« Vous êtes le roi des Juifs ? Â» Jésus répondit: Â« Dites-vous cela de votre propre mouvement, ou bien d’autres vous l’ont-ils dit de moi ? Â» Pilate dit: Â« Suis-je juif, moi ? Votre peuple et ses pontifes vous livrent à moi: Qu’avez-vous fait ? Â» Jésus répondit: Â« Mon royaume n’est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour empêcher que je ne fusse livré aux Juifs ; mais voilà mon royaume n’est pas de ce monde. Â» Pilate, alors: Â« Donc, vous êtes roi ?» Jésus: Â« Oui, je suis roi. C’est pour rendre témoignage à la vérité que je suis né et que je suis venu dans le monde. Tous ceux qui sont pour la vérité écoutent ma voix. Â» Pilate lui dit: Â« Qu’est-ce que la vérité ? Â»

Ayant dit ces mots, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs. Il leur dit: Â« Je ne trouve aucun crime en lui. Mais comme c’est la coutume que je vous relâche un prisonnier à l’occasion de la Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? Â» Tous de s’écrier à nouveau: « Non ! Pas lui ! Mais Barabbas ! Â» (Barabbas était un brigand)

 

 

Le prétoire de Pilate

 

« Sur la gauche de la rue de la Vallée (du Tyropaeon), on montrait le prétoire de Pilate, qui rappelait lui aussi le procès du Christ.[1] Comme la maison en ruines de Caïphe, il était en ruines au 4ème siècle; dans la première moitié du 5ème siècle, on y construisit une basilique appelée Sainte Sophie...L’endroit était tenu par certains pour celui de la flagellation, et on y montrait au 6ème siècle le local où elle avait eu lieu. Â» [2]

A cette époque dans l'église, on pouvait voir le siège de Pilate, la pierre sur laquelle le Christ s’était tenu devant lui: on considérait que le Christ y a laissé l'empreinte de ses pieds. Enfin on pouvait aussi apercevoir un portrait du Christ que l’on disait avoir été exécuté de son vivant.[3]

Actuellement à Jérusalem, la chapelle du Lithostrotos est édifiée à l'emplacement présumé de la comparution du Christ devant Pilate.

 

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Gilbert Dagron, en parlant des traces des pieds du Christ dans le prétoire de Pilate,  explique que « rien n’exprime mieux la réalité physique de l’Incarnation que cette présence en creux dans la pierre; rien ne justifie mieux l’image peinte que ces traces mesurables laissées sur le sol. Â»[4]

 

 

 

Voici les reliques de la Passion liées à cet épisode:

 

La relique de la Scala santa

La relique de la Robe blanche de la dérision

 

 

 


 

[1]  Plaisance (de) A., Itinéraires, 23, 2.

 

[2] Maraval P., Lieux saints, pp. 260-261. Voir Milik, Topographie, p. 154.

 

[3] Idem, pp. 260-261.

 

[4] Dagron G., Cahiers du Monde russe et soviétique, volume 30, numéro 30-3-4, p.289.

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