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LES RELIQUES DU JEUDI SAINT

 

RECIT DE LA PASSION DANS L'EVANGILE: LA PREPARATION DE LA PAQUE AU CENACLE

 

Évangile de Saint Matthieu, chapitre 26, 17-20

« Le premier jour des Azymes, les disciples vinrent trouver Jésus et lui dirent: « Où voulez-vous que nous préparions le repas pascal ? » Il répondit: « Allez en ville chez un tel, et dites-lui: « Le  Maître vous fait ce message: Mon temps est proche, c’est chez toi que je célèbrerai la Pâque avec mes disciples. » Les disciples firent ce que Jésus avait ordonné, et préparèrent la Pâque. Le soir venu, il se mit à table avec les douze disciples. »

 

Évangile de Saint Marc, chapitre 14, 12-17

« Le premier jour des Azymes, où l’on immolait la Pâque, ses disciples lui dirent: Où voulez-vous préparer le repas de la Pâque ? Alors il en dépêcha deux en disant: « Allez en ville, et vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire de la maison: Le Maître demande: Où se trouve la salle dans laquelle je dois manger la Pâque avec mes disciples ? Et il vous désignera une chambre haute, meublée et toute prête, et là vous préparerez ce qu’il faut. » Les disciples partirent donc pour la ville, et trouvèrent tout selon ce que Jésus leur avait dit, et ils firent les préparatifs de la Pâque.

Au soir, il s’y rendit avec les douze. »

 

Évangile de Saint Luc, chapitre 22, 7-23

Cependant arriva le jour des pains sans levain, où l’on devait immoler la Pâque. Jésus envoya Pierre et Jean: « Allez, dit-il, nous préparer le repas de la Pâque. » Ils lui dirent: « Où voulez-vous que nous le préparions ? » Il répondit: « En entrant en ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau ; suivez-le dans la maison où il entrera, et vous direz au maître de la maison: le Maître vous fait demander: Où est la salle où je puis manger la Pâque avec mes disciples ? Et il vous montrera à l’étage une grande salle meublée ; préparez-y ce qu’il faut. » Ils s’en allèrent et trouvèrent tout comme Jésus le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque. Quand l’heure fut venue, Jésus se mit à table, et les apôtres avec lui.»

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           Extérieur de la salle du Cénacle   (Photo H.F)

 

 

Le Cénacle

Jésus célèbre la Pâque avec les siens dans une salle prévue à cet effet, sans doute prêtée par un de ses riches amis: en effet à l’époque du Christ, le quartier du Mont Sion était connu pour être fréquenté par une population aisée.

La localisation du Cénacle n’a pas été faite sans discussion car à Jérusalem, le quartier du Mont Sion subit deux vagues de destruction en 70 et en 134 après J.C.

Le Cénacle actuel a son abside d’origine cachée par le cénotaphe de David. Les murs, épais d’1,50m sont de facture romaine. On a mis au jour en-dessous de l’actuel revêtement de sol un pavement de mosaïque d’époque byzantine.

L’existence du Cénacle est attestée par le témoignage de Saint Epiphane en 135, disant que   « les chrétiens possédaient encore la petite église au lieu du Cénacle où les apôtres s’étaient réunis après l’Ascension du Sauveur » au moment où l’empereur Hadrien prit Jérusalem. A ce moment-là les judéo-chrétiens furent contraints de quitter la ville et ne purent y revenir avant le 3ème siècle.

En 390, les Byzantins construisent l’Hagia Sion, la Sainte Sion, et l’accolent à l’église primitive. L’église de Sion à Jérusalem, est fondée à l’emplacement de la « chambre haute » où se tenaient les disciples le soir de Pâques et le jour de la Pentecôte et on l’appelle de ce fait « la mère de toutes les églises. » D'après le témoignage de Saint Épiphane, (vers 315-403), la salle supérieure du Cénacle était uniquement utilisée pour la célébration de la Messe.[1] Au 5ème siècle, certains se proposent d’y localiser la dernière Cène, ce qui sera communément admis au 7ème siècle. »[2]

L’église de Sion ou « église supérieure des apôtres » est remplacée fin 6ème siècle par une basilique à cinq nefs. Après l’invasion perse, en 614, elle est restaurée sous le patriarche Modeste (†630).

En 1333 les Franciscains firent l’acquisition du Lieu Saint qui était alors en ruines et rebâtirent l’actuelle salle haute du Cénacle, de forme rectangulaire, pourvue de colonnes à chapiteaux gothiques soutenant un plafond voûté. Au 16ème siècle, l’édifice passa au culte musulman comme l’attestent le mihrab (c’est une niche qui indique la direction de la Mecque) et le minbar (c’est une chaire décorée).

 

              


[1] Liturgies, p. 35.

[2] Maraval P., Lieux saints, p. 58.

 

 

1. Le lavement des pieds

 

Évangile de Saint Jean, chapitre 13, 2-17

«Pendant le souper -alors que le diable avait déjà inspiré au cœur de Judas Iscariote, fils de Simon, le dessein de le trahir- Jésus, qui savait que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, qu’il était venu de Dieu et s’en retournait à Dieu, se leva de table, ôta ses vêtements et prit un linge dont il se ceignit. Ensuite il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il arriva donc à Simon-Pierre. Pierre lui dit: « Vous Seigneur, vous voulez me laver les pieds !... » Jésus lui répondit: « Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant mais tu le comprendras bientôt. » Pierre lui dit: « Non, jamais vous ne me laverez les pieds !... » Jésus lui répondit: « Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi. » Simon-Pierre alors de s’écrier: « Seigneur, non seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. » Jésus lui répondit: « Celui qui s’est baigné, n’a pas besoin de se laver, il est entièrement pur. Or, vous êtes purs mais non pas tous!... » Car il connaissait celui qui allait le livrer ; c’est pourquoi il dit: « Vous n’êtes pas tous purs. »

Il leur lava donc les pieds; puis il reprit ses vêtements et se remit à table: « Comprenez-vous bien, leur dit-il, ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous avez raison car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et Maître, vous devez également vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité je vous le déclare, le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, à condition que vous les mettiez en pratique. »                                                                             

 

 

1) Les reliques du lavement des pieds

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                             Entrée intérieure du Cénacle (Photo H.F)                 Intérieur du Cénacle. (Photo I, Annesov)

                                                                                                                     

 

2. La Cène (l'Institution de la Sainte Eucharistie)

 

Évangile de Saint Matthieu, chapitre 26, 21-29

« Durant le repas, il dit: « Je vous le dit en vérité, l’un de vous me trahira. » Dans une profonde consternation, chacun de lui dire: « Est-ce moi Seigneur ? » Il répondit: « Celui qui a mis la main au plat avec moi, celui-là me trahira. Le Fils de l’homme s’en va ; ainsi est-il écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui est trahi le Fils de l’homme ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né! »  Judas, le traître, prit la parole: « Maître », dit-il,  est-ce moi ?» - « Oui », dit Jésus.

Pendant le repas, Jésus prit du pain ; il prononça une bénédiction, le rompit, et le donna à ses disciples en disant: « Prenez et mangez, ceci est mon corps. » Il prit ensuite la coupe, rendit grâces et la leur donna en disant: « Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, répandu pour beaucoup d’hommes en rémission des péchés. Je vous le dit: désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai de nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »

 

Évangile de Saint Marc, chapitre 14, 18-25

« Et pendant qu’ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit: « En vérité, l’un de vous qui mange avec moi, me livrera. » Ils se mirent à s’attrister et à lui dire l’un après l’autre: « Serait-ce moi ? » Mais Jésus de leur répondre: « C’est l’un des douze qui se sert avec moi dans le même plat. Car le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit à son sujet ; mais malheur à cet homme par qui le Fils de l’homme est trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme-là qu’il ne fût jamais né... »

Pendant le repas, il prit du pain et après avoir prononcé une bénédiction, il le rompit et le leur donna en disant: « Prenez, ceci est mon corps. » Ensuite, il prit une coupe, rendit grâces et la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit: « Ceci est mon sang, celui de l’alliance, qui est répandu pour beaucoup. En vérité, je vous le déclare, je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai à  nouveau dans le royaume de Dieu. »

 

Évangile de Saint Luc, chapitre 22, 14-23

« Quand l’heure fut venue, Jésus se mit à Table, et les apôtres avec lui. Il leur dit: « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. Car, je vous le déclare, je ne la mangerai plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. » Et prenant une coupe, il rendit grâces et dit: « Prenez cette coupe et partagez-la entre vous. Car je vous le déclare, je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. » Puis il prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant: « Ceci est mon corps qui est donné pour vous: faites cela en mémoire de moi. » Il prit de même la coupe après le souper, en disant: « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est répandu pour vous… Cependant voyez: la main de celui qui me trahit est avec moi à cette table. Le Fils de l’homme va selon son destin ; mais malheur à l’homme par qui il est trahi ! » Et les disciples se demandaient les uns aux autres quel était celui d’entre eux qui ferait cela. »

 

 

Voici une mention tardive du Lieu de la Cène :

«..Mais ore non il n'i a, forsune abeïe, sans plus, et est apeliée Sainte Marie dou Mont de Syon. Et là droit ù li moustiers est, fu li maisons ù Nostre Sires chena o ses desiples, le loesdi absolu, et fist la fracsion et la patre nostre...»[1]

Mais il n'y a rien en ce lieu, hormis une abbaye qui a pour nom Sainte Marie du Mont Sion. Là où se trouve le monastère est la maison où Notre Seigneur partagea la Cène avec ses apôtres et fit la fraction du pain et le notre Père...

 

 

[1] Itinéraires de Jérusalem et descriptions de la Terre Sainte.

 

 

2) Les reliques de la Cène

                                                                                                    Intérieur du Cénacle  (Photo H.F.)                                    

 

 

                                                                                                                                                                                                                                    Intérieur du Cénacle. Escalier d'accès

                                                                                                                                                                                                                                    (Photo H.F)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le Cénacle, intérieur. (Photo M.Plassio)

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