LES RELIQUES
DE
LA PASSION DU CHRIST
La Robe de pourpre
Description
Il n'est pas possible de procéder à une description de la Robe de pourpre.
Il s'agit bien d'une robe distincte des vêtements portés par le Christ, puisque ce sont les soldats qui l'ont revêtu de ce vêtement à des fins de dérision. Vraisemblablement la relique a été fragmentée assez tôt.
Localisation Pour accéder aux cartes géographiques, cliquez ici
1-avant 814, à Hersfeld, lors de l’édification de l’église de Saint Wigbert, une croix contenant une relique de la Chlamyde est déposée sur l’autel. (Frolow A., 87)
2-après 920, dans la cathédrale de Limbourg-sur-la-Lahn, se trouve un tableau-reliquaire dont une légende nommait la relique du Vêtement de pourpre. (Frolow A., 135)
3-date ? L’abbaye de Saint-Gall, en Suisse, a une croix dans le chœur, recueillant notamment une relique du « Vêtement blanc que le Christ portait devant le tribunal » et de la Chlamyde. (Frolow A., 166)
4-Dans une lettre, datée de 958, l’empereur Constantin VII Porphyrogénète s'adressant à ses armées, parle de l’arrivée d’une eau sanctifiée au contact des reliques de la Passion, et énumère parmi elles « la Tunique vénérable, les linges sacrés…» Marion A., Lucotte G., Le linceul, pp. 40-41. Serait-ce de la robe de pourpre dont il s'agit?
5-au 10-11ème siècle, au monastère d’Einsideln, un inventaire fait mention des reliques du Vêtement du Christ et du Vêtement de pourpre. (Frolow A., 175)
6-le 17 Août 1205, dans la cathédrale Saint Etienne d’Halberstadt, l’évêque Conrad de Krogsik déposa une staurothèque, qui, selon l’Anonyme d’Halberstadt, contenait une relique du Vêtement de pourpre. (Frolow A., 459)
7-le 5 Septembre 1205, dans l’abbaye de Saint-Denis, l’abbé Henri reçoit des reliques de Baudouin Ier de Flandre pour Philippe Auguste, dont peut-être une relique du Vêtement de pourpre. (Frolow A., 461)
8-en Octobre 1205, à Soissons, une relique du Vêtement de pourpre est notamment apportée par Nivelon, évêque de Soissons et archevêque de Thessalonique. (Frolow A., 462)
9-en Mars 1206, à Saint-Aubain de Namur, Henri Ier de Flandre envoie une relique du Vêtement de pourpre entre autres, à son frère Philippe le Noble. (Frolow A., 470)
10-après Juillet 1207, Notre Dame de Courtrai reçoit de Simon de Beaumont une relique du Vêtement de pourpre, de la Tunique sans couture. (Frolow A., 474)
11-datant de 1214, actuellement à Cleveland, au Museum of Art, un tableau-reliquaire contient notamment une relique de la Tunique, de la « chemise rouge portée par le Christ sur la Croix, Vêtement que le Christ portait en Croix. » (Frolow A., 494)
12-vers 1217, à l’abbaye de Clairvaux, un reliquaire est commandé par l’abbé Guillaume pour recueillir entre autres une relique du Vêtement de pourpre, de la Tunique, du Pallium... (Frolow A., 496)
13-1224-1232, à l’abbaye de Clairvaux, deux staurothèques sont commandées par l’abbé Raoul de Pins de la Roche-Aymon pour recueillir plusieurs reliques de la Chemise, du Vêtement de pourpre, de la Tunique sans couture, du mouchoir, du Pallium. (Frolow A., 511)
14-A la même période, dans l’abbaye de Clairvaux, un reliquaire fait de plusieurs autres anciens, contenait deux reliques du Vêtement, une de la Chlamyde de pourpre et une de la Chemise. (Frolow A., 512)
15-30 Septembre 1241, Saint Louis reçoit des reliques de la Passion, dont celle du Vêtement de pourpre, mentionné dans l’acte de cession signée par Baudouin II. (Frolow A., 530)
16-en 1243, la cathédrale de Vicence reçoit de l’empereur Robert de Courtenai une relique du Vêtement de pourpre entre autres. (Frolow A., 534)
17-en Mai 1248, la cathédrale de Tolède reçoit notamment une relique du Vêtement de pourpre. (Frolow A., 541)
18-le 11 Août 1267, à Vézelay, Saint Louis offre à l’abbé une relique du Vêtement de pourpre entre autres. (Frolow A., 562)
19-le 30 Décembre 1269, Guy, l’évêque de Clermont-Ferrand, se voit offrir par Saint Louis, une relique du Vêtement de pourpre notamment. (Frolow A., 564)
20-avant 1270, à Notre Dame de Paris, se trouvait une relique du Vêtement de pourpre. Mély F., Exuviae, p. 315.
21-avant 1270, à Paris, la Sainte Chapelle reçoit de Saint Louis une relique du Vêtement de pourpre dans un reliquaire en forme d’ange et encore un autre fragment dans un reliquaire rectangulaire. Dor P., Reliquaires de la Passion, pp. 198-199.
22-vers 1287, dans la cathédrale Notre-Dame d’Arras, un reliquaire commandé par l’évêque Guillaume d’Issy, renferme une relique du Vêtement de pourpre. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 192.
23-au 13ème siècle, à Vannes, dans la cathédrale Saint-Pierre, un fragment du Vêtement de pourpre est conservé. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 188.
24-datant peut-être du 13ème siècle, dans l’église de Saint-Julien-le-Petit, un reliquaire renfermait une relique du Manteau de pourpre ou du Roseau. Dor P., Reliquaires de la Passion, p. 203.
25-D’après le manuscrit arménien du 13ème siècle conservé à la bibliothèque nationale de Paris, n°74, ff°145-147, la Chlamyde rouge et les deux morceaux de Couronne sont emportés en Espagne ou à Venise par Saint Marc l’évangéliste. Mély F., Exuviae, note 1, p.54: « le meilleur manuscrit dit en Espagne et après à Venise. »
26-“A Saint Jean de Latran et à Sainte Marie majeure, la relique de la Robe de pourpre est portée dans le Palais de Pilate. » Bouchard F., Les grands miracles, p. 30.
27-après 1261, la relique de la Robe de pourpre était visible à Constantinople. Lefeuvre P., Courte histoire, p. 136.
Collin de Plancy[1] fait mention, mais sans donner de date, de la relique de la « Robe de pourpre » à Saint-Jean de Latran, du « Manteau d'écarlate » dans l'église Saint Louis. Il mentionne encore d'autres reliques à la Sainte Chapelle de Paris, à Venise, Naples et Montserrat.
Historique
Les inventaires byzantins de Constantinople mentionnent une Robe du Christ, mais sans donner de précision supplémentaire malheureusement. Toutefois il pourrait bien s'agir de la Robe de pourpre. Le problème résulte d'un manque de précision concernant la description et l'appellation de la relique: à Constantinople, bien avant le 13ème siècle, une Tunique ou Robe du Christ était conservée, mais rien ne prouve qu'il s'agissait bel et bien de la Robe de pourpre...si ce n'est une précision apportée lors de la cession des reliques de la Passion par Baudouin à Saint Louis, au 13ème siècle.
Pierre de Magny précise que Constantinople conservait une partie de la Robe de pourpre, et non la relique entière, laquelle a été concédée par la suite à Saint Louis par Baudouin.[2] Toutefois, le manuscrit arménien du 13ème siècle, conservé à la bibliothèque nationale de Paris,[3] indique que la Chlamyde rouge et les deux morceaux de Couronne sont emportés en Espagne ou à Venise par Saint Marc l’évangéliste.[4]
Enfin, d'après Françoise Bouchard, la relique de la Robe de pourpre est déposée à Saint Jean de Latran et à Sainte Marie Majeure. Toutefois, elle ne précise pas s'il s'agit de la robe entière ou d’un fragment…[5]
Ce qui est certain, c'est qu'à Paris, le 14 Septembre 1241, Saint Louis reçoit la relique de la Robe de pourpre.
Culte
Il ne m’a pas été possible de trouver la moindre forme de culte envers la Robe de pourpre.
[1] Collin de Plancy J.A.S., Dictionnaire, Tome II, p. 72.
[2] Pierre de Magny, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, p.241, numérisé par Google sur la page http://books.google.com/books?id=irkDAAAAYAAJ&pg=RA1-PA141&lpg=RA1-PA141&dq=%22la+robe+de+pourpre%22+relique&source=web&ots=tG47DjolZd&sig=shZJo6mhHQzWwRYgl108Ab6wo1Y Lien valide le 29 Avril 2010.
[3] Manuscrit arménien , n°74, ff°145-147.
[4] Mély F., Exuviae, note 1, p. 54: « le meilleur manuscrit dit en Espagne et après à Venise ».
[5] Bouchard F., Les grands miracles, p. 30.