LES RELIQUES
DE
LA PASSION DU CHRIST
La sainte Coiffe de Cahors (3)
Historique
Des premiers siècles obscurs...
Peut-on rapprocher de la Coiffe de Cahors cette mention d’un manuscrit du 13ème siècle ?
« Le manteau céleste et l’un des Clous, le Caste, c’est-à -dire les tenailles et le voile qui n’était pas avec les autres linges, mais plié d’un côté, tous ces objets sont transportés au pays des Navik ou Noudjes, près de Djaneth, le même que Hamascène, sur les confins de Trébizonde, au sommet de la montagne pierreuse qu’à présent on nomme Varsciamag, Suaire, où ils sont encore aujourd’hui. »[1]
D’après Collin de Plancy, l'impératrice Irène donna cette relique à Charlemagne.[2]
Une hypothèse plus qu’hypothétique est la donation de la relique à Cahors par Charlemagne.
Robert Babinet, n’est pas de l’avis de certains historiens, faisant remonter l’arrivée de la relique au 12ème siècle par l’évêque de Cahors, Géraud de Cardaillac, et la consécration d’un autel en 1119, par le Pape Callixte II: « L’année 1119 pour la consécration de l’autel du saint-Suaire n’est pas justifiée. Je me suis expliqué plus haut sur les anomalies de ce procès-verbal rédigé par le notaire de Cénevières en 1634. »
On attribue à la sainte Coiffe de Cahors la mention de Nicolas Mésaritès en 1201, à Constantinople, du « soudarion avec les sindons sépulcraux. »[3]
...aux premières mentions historiques certaines...
En réalité, les premières mentions historiques certaines que nous ayons de la relique, datent du 13ème siècle.
En effet, la Notice anonyme de 1899 mentionne que « d’après les livres consulaires du 13ème siècle, des rentes étaient établies en faveur de pèlerins pauvres venus à Cahors à la Pentecôte pour l’ostension de la sainte Coiffe. »[4]
D’autre part, un fragment de la Coiffe de Cahors est trouvé par les Chartreux dans l’ancienne bâtisse qui a appartenu aux templiers, la Commanderie Sainte-Marie, entre le début du 13ème siècle jusqu’à leur arrestation en 1307.[5]
Sur le reliquaire de la Pierre détachée du Sépulcre, qu’envoya Baudouin à Saint Louis le 30 Septembre 1241, Robert Babinet identifie la représentation de la Coiffe de Cahors. Ce fameux reliquaire est démonté en 1793, mais la plaque et le couvercle sont déposés au Louvre.[6]
La plaque est répertoriée dans le catalogue du Louvre MR 348, et le couvercle MR 346.
Elle est en bois, et mesure 42.6 cm de hauteur pour 31 cm de largeur et 3 cm d’épaisseur. Elle est recouverte sur un côté par une plaque en argent doré, représentant une scène de la résurrection: les saintes femmes rencontrent un ange dans le tombeau vide.[7]
Robert Babinet identifie formellement la sainte Coiffe de Cahors représentée dans le tombeau vide: « Il n’y a pas de doute: ce sont la même coupe du linge, le même emploi funéraire de la coiffe et la même disposition sur la tête. Je souligne l’importance de ma découverte. Elle confirme l’existence orientale du second linge sépulcral de Jésus et apporte la preuve matérielle que la sainte Coiffe de Cahors était gardée à Constantinople, avant le sac de la ville par les Croisés de la quatrième croisade. »[8]
Culte
La relique fait l’objet de la vénération des pèlerins depuis au moins 1239 jusqu’en 1904.[9]
On la vénère pour la guérison des maladies de la vue, pour la protection contre la peste notamment.[10]
[1] Mély F., Exuviae, p. 54, d’après le manuscrit du 13ème siècle, n°74, ff°s 145-147, Bibliothèque nationale de Paris.
[2] Collin de Plancy J.A.S., Dictionnaire, Tome III, p. 106.
[3] Babinet R., Le témoin secret, p. 192.
[4] Babinet R., Le témoin secret, p. 49.
[5] Idem, p. 49.
[6] Ibidem, p. 193.
[7] Ibidem, p. 194.
[8] Ibidem, p. 196.
[9] Ibidem, p. 98.
[10] http://www.quercy.net/patrimoine/saints/ Lien valide le 29 Avril 2010.