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Description

 

La Tunique d’Argenteuil est nommée dans les écrits Â« Tunique sans couture du Sauveur Â», « cape de Notre Sauveur Â», « robe sans couture Â», « Tunique du Sauveur Â», « Robe-Dieu. Â» C'est une tunique de dessous.

 

 

Mesures

 

· Avant la Révolution

Avant sa fragmentation lors de la Révolution française, la Tunique avait pour mesures:

-une hauteur d’environ 4 pieds, ou 4 pieds et demi, soit une hauteur d’environ 1.29 m à 1.46 m.

-une largeur de 3 pieds, soit environ 97 cm.

-chaque manche mesurait 40 cm de longueur.[1]

 

  • Après la Révolution

Fragmentée à la Révolution dans un but de conservation, la relique est reconstituée le 26 Avril 1892, avec une possibilité d'erreur
pour certains morceaux: en effet, ces derniers sont fixés sur une étoffe en satin, de telle sorte à ce qu'ils reforment une Tunique.[2]

Grâce à l'étude du tissu en 2003, par Isabelle Bédat, nous apprenons que la Tunique est composée de vingt fragments de toile de laine, de couleur brun-rouge: le fragment le plus grand, numéroté n°1, correspond à la partie du dos et une partie du devant.

Il mesure 118 cm x 104,5 cm. Le deuxième fragment en importance, numéroté n°2, mesure 39,5 cm x 65,5 cm.

Les autres fragments sont de taille plus modeste dont un, numéroté n°19, fait 21 cm x 26,4 cm.[3]

La Tunique fragmentée et restaurée sur une doublure a pour mesures une hauteur de 1.22 m et une largeur (sous les bras) de 90 cm.[4]

 

Étude du tissu

 

D'après Isabelle Bédat, cette toile est Â« extrêmement régulière, et son comptage est presque carré. Aucune lisière n'est visible et aucun critère ne permet d'identifier le sens du tissage.» 

 

Ainsi donc, la toile n'est pas cousue mais tissée, sans couture. « Les fils constitutifs, en toile comme en chaîne, sont des fils simples, fins et réguliers, de très forte tension Z, torsion qui déforme le fil, le rend ondoyant et constitue un textile à effet crêpé, élastique et de bonne résistance mécanique. Â»[5]Elle ajoute aussi que tous les fragments proviennent bien du même tissu, ont la même technique de tissage, c'est-à-dire la torsion en Z, et ont la même couleur, même si des nuances se remarquent.[6]

Sophie Desrosiers, dans son rapport en Mai 2004 sur la Tunique, fait remarquer que l'effet crêpé, que l'on obtient par la forte tension des fils était une technique connue au Moyen Orient au début de notre ère, par exemple à Masada entre le 1er siècle avant et le 1er siècle après Jésus-Christ.

 

En 2004, le laboratoire de recherche des monuments historiques a déterminé que le tissu était en laine, que le colorant qui a servi à teinter la Tunique (avant tissage) était de la garance (colorant issu d'une plante originaire du Moyen Orient), avec du mordant de fer.

[7]

 

Le professeur Lucotte conteste que le mordant utilisé soit le fer; il pense, après études et expérimentations, que c'est plutôt l'alun qui a servi au mordançage, c'est-à-dire, à la fixation du colorant sur le tissu.[8]

 

Le sang

 

Sur la relique pas moins de douze zones tachées de sang ont été étudiées par André Marion, expert en traitement des images, dans une remarquable étude détaillée et illustrée.[9] Les zones de sang sont localisées au niveau de l'encolure, des épaules, des manches et du dos de la Tunique. Elles sont toutes situées sur le fragment de Tunique n°1, sauf une tache sur le fragment de Tunique n°19.[10]

 

Le sang est de groupe AB, le plus rare, d'après le professeur Lucotte.

 

Le généticien Gérard Lucotte, professeur à l'école d'Anthropologie de Paris, a étudié des échantillons de la Tunique, sur lesquels il a constaté l'existence de globules rouges humains. Il précise que leur diamètre est de 4 à 5 microns, alors que le diamètre « normal Â» d’un globule rouge est de 7 à 8 microns. Il explique ce fait par la déshydratation des globules rouges au cours du temps. C'est un phénomène que l'on retrouve aussi sur les hommes préhistoriques ou les momies nous dit-il. D'après lui, la taille plus petite des globules rouges est un signe d'ancienneté. [11] La conservation d'un grand nombre d'entre eux est due selon lui, à la présence de cristaux de sels sur la Tunique (NaC1).[12] Il a également constaté la présence de cristaux d'urée.

 

Il a déterminé plusieurs sortes de globules rouges ou hématies:

-les globules rouges à la forme « normale, Â» c'est-à-dire, en disque biconcave.[13]

-les globules rouges en forme de sphère avec « 10 à 30 protubérances coniques Â».[14] Originellement en forme de disque biconcave, elles sont devenues sphériques, en raison d'une réaction physiologique intense qui leur a fait perdre leur teneur nécessaire en adénosine triphosphate (ATP) Â« C'est le phénomène de crénation. Â»[15]

 -les globules rouges en forme de coupe: ce sont des globules rouges qui originellement en forme de disque biconcave, ont été dans un milieu modérément hypotonique, c'est-à-dire un milieu où la tension est inférieure à la normale: elles ont gonflé et l'hémoglobine qu'elles contenaient s'est échappée. C'est le « phénomène d'hémolyse. Â»[16]

-les globules rouges « aplaties Â»: elles traduisent l'anémie.[17]

 

 Ces différentes sortes de globules rouges sont la manifestation « d'intenses situations traumatiques Â» vécues par le sujet.[18]

Le professeur Lucotte a également constaté l'existence de globules blancs en bon état de conservation. Cela ne manque pas d'intérêt étant donné que ce sont eux qui comportent un noyau cellulaire contenant chromosomes et ADN. Les conclusions de l'étude du professeur Lucotte, portant sur l'ADN, extrait de la Tunique, (globules blancs, cellules de peau, bulbes de poils et de cheveux) sont que la personne à laquelle appartenait le sang de la Tunique est de sexe masculin, et d'ethnie juive du Moyen Orient.[19]

Et il s'agit bien du sang provenant d'une seule et même personne.

 

 


 

[1] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 131.

 

[2] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 142.

 

[3] Marion A., Lucotte G., Le linceul, pp. 242-243.

 

[4] R. de Brienne D., Dictionnaire, p. 18.

 

[5] Marion A., Lucotte G., Le linceul, pp. 244-245.

 

[6] Idem, p. 242.

 

[7] Ibidem, p. 247.

 

[8] Ibidem, pp. 253-254.

 

[9] Ibidem, pp. 229-232, et  illustration 17.

 

[10] Marion A., Lucotte G., Le linceul, p. 243.

 

[11] Idem, p. 271.

 

[12] Ibidem, p. 272.

 

[13] Ibidem, p. 270.

 

[14] Ibidem, p. 274.

 

[15] Ibidem, p. 274.

 

[16] Ibidem, p. 274.

 

[17] Ibidem, p. 274.

 

[18] Ibidem, p. 278.

 

[19] Ibidem, pp. 288-293.

La Tunique d'Argenteuil (1)

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Photo M. Lerceteau sur le site

 http://www.catholique95.com/basilargenteuil/

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