LES RELIQUES
DE
LA PASSION DU CHRIST
La Tunique de Trèves (2)
Historique
La Tunique est attestée pour la première fois dans un décret attribué au Pape Sylvestre Ier (314-335): « l’impératrice Sainte Hélène qui a eu pour demeure cette métropole et qui a grandement élevé cette heureuse église en lui offrant…la robe de Notre Seigneur et un des Clous du crucifiement…»
Par ailleurs, dans la vie de Saint Agrice, évêque de Trèves à l’époque de Sainte Hélène, on la voit mentionnée: « Peu après la mort de Saint Agrice, une vive curiosité se manifesta parmi les fidèles qui désiraient beaucoup connaître quel était le vêtement de Notre Seigneur que ce saint avait enfermé dans un coffre et déposé dans la cathédrale. »[1]
Des invasions en 406, 410, 415, 451, 883 expliqueraient que l’on ait caché volontairement la Tunique afin de la mettre à l’abri…[2]
En 1157, une lettre de l’empereur Frédéric Ier à l’évêque Hillin fait mention de la relique.[3] En 1186, le bénédictin Lambert de Liège, dans son récit de l'invention et des miracles de Saint Mathias, rappelle que Sainte Hélène a donné par l'intermédiaire du Pape Sylvestre la Tunique du Christ à l'évêque de Trèves Agritius.[4]
En 1196, sous l’épiscopat de Jean Ier, lors de travaux d’agrandissements de la cathédrale de Trèves, « on découvrit des anciennes murailles et souterrains dans un desquels des coffres fermés contenant des reliques. Un situé sous l’autel Saint Nicolas contenait la sainte Tunique. »[5]
Un manuscrit du 13ème siècle, cite la Tunique du Christ à Trèves.[6]
En 1640, la Tunique de Trèves est envoyée à Cologne en secret.[7] La Tunique reste à Trèves jusqu’en 1656, date à laquelle on l’apporte à Ehrenbreitstein à cause de la guerre entre la France et l’Allemagne.[8]
Elle revient à Trèves le 24 Septembre 1759, puis est emportée à nouveau dans la forteresse d’Ehrenbreitstein le 31 Mars 1765. Elle revient à Trèves en 1790 et y reste jusqu’en 1794. A la Révolution, on la cache à Würtzbourg, puis à Bamberg. Elle est rendue à Trèves en 1810 où elle est encore actuellement conservée.[9]
Culte
Ostensions publiques
En 1196, lors de la consécration du maître-autel Saint-Pierre de la cathédrale de Trèves, l'archevêque Jean dépose la Tunique sur l'autel et ordonne qu'on laisse brûler devant la relique sept lampes jour et nuit.[10]
Lors de l’ouverture du reliquaire le 14 Avril 1512, le mercredi de Pâques, la relique fait l’objet d’une ostension.
Le Pape Léon X ordonne dès lors une ostension tous les 7 ans. Le 3 Mai 1512, la Tunique de Trèves est exposée pour la première fois solennellement.[11]
Des ostensions ont eu lieu aussi en 1513, 1514, 1515, 1516, 1517.[12]
En 1531, la sainte Tunique est publiquement exposée au culte.[13]
En 1545, a lieu une ostension de la sainte Tunique.[14]
En 1553, la sainte Tunique est exposée.[15]
En 1585, on organise une nouvelle ostension.[16]
En 1655, la sainte Tunique est exposée.[17]
En 1790, une ostension est organisée.[18]
En 1810, à l'occasion de la réception de la Tunique à Trèves, la relique fait l'objet d'une ostension.[19]
Entre le 9 et le 27 Septembre de cette année, plus de 230.000 pèlerins viennent vénérer la relique.[20]
En 1844, on organise une ostension de la relique.[21]
De très nombreux pèlerins (plus de 500.000) sont venus entre le 17 Août et le 6 Octobre 1844!...[22] En 1891, la relique de la Tunique fait l'objet d'une ostension.[23]
En 1933, se déroule une nouvelle ostension de la Tunique.[24]
En 1959, la relique est exposée.[25] En 1996, a lieu l'ostension de la sainte Tunique. Environ 700.000 pèlerins ont vénéré la relique.[26]
En 2012, la Tunique de Trèves est à nouveau exposée.
Ostensions privées
Il y eut par ailleurs plusieurs expositions privées à Trèves en 1517, 152, 1538, 1552, 1594.[27] En 1725 et 1734 à Ehrenbreitstein, deux expositions privées sont organisées.[28] En 1765, lors du retour de la Tunique à Ehrenbreistein, a lieu une exposition privée.[29]
Du Saussey, dans son Martyrologe, cite la Tunique inconsutile aux 13 Janvier et 24 Février, que Sainte Hélène avait confiée à Saint Agritius pour la déposer à Trèves.[30]
[1] Marion A., Jésus, p. 130.
[2] Idem, pp. 131-132.
[3] Ibidem, p. 130.
[4] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 219.
[5] Marion A., Jésus, pp. 129-130.
[6] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 219.
[7] Idem, p. 222.
[8] Marion, Jésus, p. 136.
[9] Dor, Tunique d’Argenteuil, p. 223.
[10] Idem, p. 221.
[11] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 221.
[12] http://de.wikipedia.org/wiki/Heiliger_Rock Lien valide le 29 avril 2010.
[13] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 221.
[14] Idem, p. 221.
[15] Ibidem, p. 221.
[16] Ibidem, p. 221.
[17] Ibidem, p. 222.
[18] Ibidem, p. 222.
[19] Ibidem, p. 223.
[20] http://www.bistum-trier.de/kiosk/relaunch/rock/rock1.htm Lien valide le 28 Août 2008.
[21] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 223.
[22] http://www.bistum-trier.de/kiosk/relaunch/rock/rock1.htm Lien valide le 28 Août 2008.
[23] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 223.
[24] Idem, p. 223.
[25] Ibidem , p. 223.
[26] Ibidem , p.223. http://de.wikipedia.org/wiki/Heiliger_Rock Lien valide le 29 avril 2010.
[27] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 221.
[28] Idem, p. 222.
[29] Dor P., Tunique d’Argenteuil, p. 223.
[30] Mély F., Exuviae, p. 180.