LES RELIQUES
DE
LA PASSION DU CHRIST
La relique du Calvaire
Description
« La plate-forme rocheuse du Golgotha -ou Calvaire, du latin calvarius locus, c’est-à-dire « lieu du crâne »- intégrée dans un portique, n’est accessible que par deux escaliers. » [1] Elle est située dans la Basilique du Saint-Sépulcre, immédiatement à l'est de l'entrée latérale sud.
Sur cette proéminence rocheuse, sont construites deux chapelles, l'une latine, catholique, abrite l'autel des Clous de la sainte Croix, à l'emplacement de l'enclouage du Christ sur la Croix; l'autre, contiguë, grecque orthodoxe, abrite le petit autel de la Stabat Mater, en souvenir des douleurs de la Mère du Christ lorsqu'elle le vit sur la Croix, et un autel plus grand sur l'emplacement de la Croix du Christ.
On peut voir grâce à une protection de verre, la roche du Calvaire dans son état naturel, dans la chapelle grecque orthodoxe.[2].
Rocher du Calvaire au Saint-Sépulcre Emplacement de la Croix sur le Calvaire
(Photo H.F.) (Photo H.F.)
Localisation
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Historique
Les évangiles nous indiquent que le Christ a été crucifié sur le Calvaire, proéminence rocheuse:
Saint Matthieu, chapitre 27, 32 : « Ils parvinrent au lieu-dit Golgotha. (Ce qui signifie « lieu du Crâne »)
Saint Marc, chapitre 15, 22 : « Ils entraînèrent Jésus au lieu-dit Golgotha, ce qui signifie Lieu du Crâne. »
Saint Luc, chapitre 23, 33 : « Arrivés au lieu-dit: Calvaire, ils le crucifièrent ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à droite, l’autre à gauche. »
Saint Jean, chapitre 19, 17 : « Ils emmenèrent donc Jésus. Il porta lui-même sa croix en dehors de la ville, en direction du lieu-dit Calvaire, en hébreu Golgotha. »
Aux premiers siècles, on considérait que le Golgotha ou Calvaire, englobait à la fois la proéminence rocheuse et le jardin dans lequel on enterrait les défunts dans des chambres mortuaires, dont le Tombeau du Christ.
Au début du 2ème siècle, un temple de Vénus est construit sur les ordres d'Hadrien, sur les lieux du Calvaire et du Tombeau du Christ, et la statue de Vénus est placée à l'endroit même de la Croix sur le Calvaire.[3]
Au 4ème siècle, Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, se rend à Jérusalem et fait organiser des fouilles à l'endroit du temple de Vénus, pour retrouver les lieux témoins de la Passion du Christ. A cette occasion, le Calvaire est mis au jour, ainsi que la Croix du Christ et le saint Sépulcre.
Lors de l'édification de la basilique sous les ordres de Constantin, le rocher du Calvaire est inclus dans la construction: il occupe l'angle de l'atrium précédant la rotonde. La basilique constantinienne est dédicacée en Septembre 335, sous le nom latin martyrium[4], et grec « μαρτύριον. »
Eusèbe (vers 265-339) dans son Onomasticon, mentionne le Golgotha.[5]
Saint Jérôme vers 398, parle du Golgotha, comme étant un lieu d'exécution. [6] Il parle d'une Croix sur le lieu du Golgotha ainsi qu'Aetheria, la fameuse pèlerine du 4ème siècle.[7]
Plus tard, le nom de Golgotha ou Calvaire désigne uniquement la proéminence rocheuse, selon le témoignage de Théodose dans son De situ vii, du pèlerin de Plaisance au 6ème siècle, d'Adomnan au 7ème siècle.[8]
Actuellement, ce lieu existe toujours, englobé dans la construction de la Basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Quant à la diffusion des fragments de Calvaire, il semble qu'elle n'ait véritablement commencé qu'à partir du 7ème siècle, en Europe.
Culte
On ne dénote pas de culte particulier porté aux fragments de Calvaire conservés ici ou là.
Quant au lieu lui-même, dans la basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem, la pèlerine Aethéria vers 390, rapporte que le Vendredi Saint, les fidèles faisaient une station au Golgotha, où ils restaient prier de la 6ème à la 9ème heure. On y faisait aussi la lecture des évangiles de la Passion, suivie de prières et d'une messe: "Quo lecto, jam fit oratio et missa".[9]
Actuellement, le lieu du Calvaire est vénéré par tous les fidèles tant par les chemins de Croix qui s'y achèvent, que par la prière, ou encore le baiser de l'emplacement de la Croix fixée sur le Calvaire, situé sous l'autel grec orthodoxe.
[1] Maraval P., Lieux saints, p. 187.
[2] La terre de Jésus, pp. 103-105, et Hurault L., Guide, p. 467.
[3] Finegan J., The Archeology of the New Testament, pp. 112-113.
[4] Finegan J., The Archeology of the New Testament, p. 114.
[5] Eusèbe, Onomasticon, 74, 19-21.
[6] Finegan J., The Archeology of the New Testament, p. 130.Voir Saint Jérôme, Lib. Loc. 75. 23.
[7] Idem, p. 123.
[8] Ibidem, p. 123. Voir Pèlerin de Plaisance, Itinera, 19, 20. Adomnan, De loci sancti, I, 5, 1-2.
[9] Duchesne L., Origines du culte, p. 530.