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Description

 

« Dans l’ancien Israël, comme sur le Golgotha, les sépultures des Juifs étaient creusées dans des terrains escarpés et secs, hors de portée d’éventuels alluvions. Elles ressemblent à des chambres, parfois une pièce à l’entrée précède la chambre funéraire proprement dite. On y trouve des sarcophages de pierre ou des alvéoles creusés dans la roche (kokhim), parfois une fosse au centre de la pièce ou des bancs le long des parois… Â»[1]

 

 La relique du saint Sépulcre se trouve à Jérusalem, sur la pente ouest de la colline du Golgotha, dans la basilique du même nom. Le Sépulcre de Joseph d’Arimathie, où fut déposé le corps du Christ comprend une antichambre creusée dans la pierre, où l’on procédait aux rites funéraires, et une chambre à laquelle on pouvait accéder par une ouverture très basse, que l’on fermait à l’aide d’une grosse pierre circulaire que l’on faisait rouler.

 

Aux premiers siècles déjà, le Sépulcre du Christ était protégé par un ouvrage architectural: « L’édicule qui enchâsse le tombeau du Christ, à l’Anastasis, est constitué de colonnes torses, aux chapiteaux ouvragés, qui supportent un toit conique argenté et doré, lui-même surmonté d’une Croix d’or.»[2]

 

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Historique

 

En 135 ap. J.C., lors de la seconde révolte juive, l’empereur Hadrien fait détruire tous les monuments juifs, et construire des monuments romains à leur place, il interdit même aux juifs d’entrer à Jérusalem sous peine de mort. Les chrétiens également subissent les mêmes traitements.

 

Ainsi la colline du Golgotha est enfermée dans une muraille de contention, puis l’on y amasse de la terre de sorte d’enterrer le Golgotha et le Sépulcre. Un forum et des temples dédiés à Vénus et Jupiter sont construits. Jérusalem reçoit le nom d’Aelia Capitolina sous l’empereur Hadrien. L’emplacement des lieux saints est gardé dans les mémoires des chrétiens.

 

En 324, Constantin vainc Licinius et prend le contrôle des provinces d’Orient.

En 325, dans sa lettre à l’évêque Macaire il lui apprend son intention de retrouver le Sépulcre du Christ et d’y faire construire une basilique.[3] Effectivement, le 14 Septembre 326, le Sépulcre est mis au jour, et dans une citerne d’eau de pluie attenante, on découvre la Croix et les Clous. « Or ces fouilles ne se firent pas n’importe où: on chercha dans une région précise, aux environs du forum et du capitole d’Aelia, et il fallut même démolir celui-ci pour les mener à bien…» 

 Il n’est guère pensable que cette recherche Â« ait été conduite dans un tel endroit sans qu’ait existé dans la communauté de Jérusalem une tradition assez forte pour s’imposer à ceux qui l’entreprirent. Cette tradition, quoique relativement bien assurée, manquait peut-être de précision topographique: après plus de deux cent ans, on ne savait plus exactement où se trouvait le tombeau, enfoui sous les constructions d’Hadrien. On connaissait cependant l’emplacement du Golgotha, comme en témoigne la notice de l’Onomasticon  d’Eusèbe, antérieure à ces fouilles. Â»[4] En ce qui concerne l’emplacement du tombeau lui-même, Sozomène nous dit que c’est un Hébreu de  la ville qui indiqua l’emplacement grâce au document écrit que son père lui donné.[5]

 

Sur la citerne Constantin fait construire le Martyrium, une basilique pourvue de cinq nefs et sur le Sépulcre, l’Anastasis, sanctuaire dont la forme circulaire reprend celle du Sépulcre.[6]La basilique est consacrée le 14 Septembre 335.

 

Le récit de pèlerin le plus ancien, celui du Pèlerin de Bordeaux, en pèlerinage à Jérusalem en 333, mentionne le saint Sépulcre.[7] En 409, Saint Paulin de Nole parle de la relique de la Pierre du Sépulcre.[8]

 

En 614, Jérusalem est mise à sac et conquise par Chosroès II, et le Saint-Sépulcre incendié.

 

En 629, l’empereur Héraclius vainc les Perses et reprend Jérusalem. Il confie alors la restauration du Saint-Sépulcre au patriarche Modeste.

 

 En 638, Khalid’ibn al-Walid prend Jérusalem après 4 mois de siège. Celle-ci est gouvernée par le calife Omar qui donne aux chrétiens et juifs le statut de "dhimmi", c’est-à-dire de protégés.

 

Saint Jean Damascène (vers 676-749), dans son traité Contre les calomniateurs d’images mentionne la relique de « la sainte tombe. »[9]

 

Mais en 1009, le calife Al-Hakim fait dévaster l’Anastasis et le Martyrion.

 

Son successeur, à la demande de l’empereur de Constantinople et en échange d’une forte somme, fait restaurer l’Anastasis, très endommagée et fait construire un oratoire pour abriter le sommet du rocher du Golgotha.

 

Le 15 Juillet 1099, les croisés prennent Jérusalem et réalisent des travaux de restauration…On couvre le Sépulcre de plaques de marbre pour le protéger et on l’abrite sous un kiosque. Les travaux prennent fin le 15 Juillet 1149.

 

Le 3 Octobre 1187, Jérusalem est prise par Salah al-Din (Saladin) qui se montra tolérant envers juifs et chrétiens. Il confie la garde du Saint-Sépulcre aux orthodoxes, sous l’autorité du Patriarcat de Constantinople.

 

En 1555, l’édicule qui surmontait le Sépulcre est reconstruit. A cette occasion, on trouva dans la chambre funéraire un parchemin Helena magni, un tissu enveloppant un morceau de bois, d’après le témoignage du Père Boniface de Raguse.

 

En 1808, après un incendie, les moines orthodoxes obtiennent l’autorisation de la part du sultan turc, de restaurer la basilique.

 

 

Culte

 

Bozóky nous dit que « c’est la seule relique dominicale restée en place avec la grotte de Bethléem ; la seule qui ait vu les deux aspects du Christ, le Mort et le Ressuscité, et qui ait connu trois étapes primordiales de la Passion : la mise au tombeau, la Résurrection et les Apparitions ; la seule avec la Croix à avoir été, comme le répètent les textes, sanctifiée par le sang du Christ. Â»[10]

 

  • Les pèlerinages au Saint-Sépulcre

 

 Â« Il semble aussi que la communauté de Jérusalem aux origines, ait attaché un souvenir pieux au tombeau du Christ: de nombreux exégètes considèrent que la naissance et la transmission du récit de l’ensevelissement dans l’évangile selon saint Marc (15, 42-49), et de celui de la visite des femmes au tombeau, qui lui fait suite (16, 1-8) ne peuvent se comprendre qu’en référence au tombeau que l’on montrait alors à Jérusalem comme celui du Christ. »[11]

 

A partir du 13ème siècle, les pèlerins visitaient le Saint-Sépulcre particulièrement lors de la Semaine Sainte.[12]

 

 

  • La veillée de prières au Saint-Sépulcre

 

Au Moyen Age, les fidèles avaient coutume de faire une veillée de prières durant quarante heures au saint Sépulcre. Cette dévotion a connu de plus en plus de succès à partir du 10ème siècle, en tant que dramatisation des évènements liés au Saint Sépulcre.[13]

 

  • Les reliques représentatives du Sépulcre

 

  • L’huile des lampes brûlant devant le Tombeau

Pierre Maraval nous apprend que l’huile des lampes ou « la cire des cierges sont en effet créditées de vertus particulières, qu’elles tiennent de leur proximité avec la relique et de leur fonction auprès d’elle, laquelle est moins d’éclairage que de signalisation du lieu saint. Il arrivera que cette lampe elle-même finisse par être tenue pour une relique: à la fin du 6ème siècle, le pèlerin de Plaisance se laisse convaincre, alors qu’il visite l’Anastasis, que la lampe qui brûle au-dessus du tombeau du Christ est celle-là même qu’on y avait placée lors de l’ensevelissement. Â»[14]

 

  • La poussière du Sépulcre

Au Moyen Age, les pèlerins emportent de la poussière du Tombeau.[15]

 

  • Le sol à proximité du Sépulcre

D’après le témoignage de Grégoire de Tours, on diffusait des reliques représentatives dans le monde entier, constituées à partir du prélèvement d’un peu de matière du sol situé à proximité du Tombeau: « According to Gregory of Tours, the ground surrounding the Lord’s tomb is sprinkled with water and dug up, and from it tiny tokens are shaped and sent to different parts of the world.Often ill people acquire cures by means of these tokens. Â» [16]

 

  • Autres reliques représentatives du Sépulcre

Il y a tous les objets, bouts de tissu ou autre,  qu’ont et que font toucher encore aujourd’hui les pèlerins au Tombeau du Christ.[17]

 

 

L’autel, le symbole du Sépulcre du Seigneur

 

L’autel devient le symbole du Sépulcre du Christ:

Hincmar de Reims (mi-9ème siècle), dans le De ecclesiis et capellis, dit que « les reliques sont déposées dans l’autel qui est image du Sépulcre du Corps du Seigneur. Â»[18]

 

« The altar had indeed gone from being a Table to becoming most definitely a tomb in which the relics of Christ and his saints were carefully enshrined. »[19]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Siliato M.G., Contre-enquête, p. 81. Plan du saint Sépulcre p. 81.

 

[2] Maraval P., Lieux saints, p. 188.

 

[3] Siliato M.G., Contre-enquête,  p. 85.

 

[4] Maraval P., Lieux saints, p.34.Voir Eusèbe, Onomasticon, 19-21 p. 74.

 

[5] Sozomène, Histoire ecclésiastique, II, 1, 4.

 

[6]Siliato M.G., Contre-enquête. Plan p. 88.

 

[7] Maraval P., Récits, Le pèlerin de Bordeaux, p. 32.

 

[8] Mély F., Exuviae, p. 37.

 

[9] Saint Jean Damascène, Contre les calomniateurs d’images, Orat., III, 34.

 

[10] Bozóky E., La politique des reliques de Constantin à Saint Louis, p.77.

 

[11] Maraval P., Lieux saints, p.23.

 

[12] Snoek G.J.C., Medieval Piety, p.247.

 

[13] Idem, p.63.

 

[14] Maraval P., Lieux saints, p. 193.

 

[15] Frank G., article « Loca sancta, souvenirs and the art of memory Â», dans Pèlerinages et lieux saints, p. 193.

 

[16] Idem, p. 194.

 

[17] Maraval P., Le christianisme de Constantin à la conquête arabe, p. 244.

 

[18] Les reliques, p. 92.

 

[19] Snoek G.J.C., Medieval Piety, p. 202.

 

 

 

 

Le saint Sépulcre

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Photo R.S.

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