LES RELIQUES
DE
LA PASSION DU CHRIST
Description
Le suaire d’Aix-la-Chapelle qui est parvenu à Compiègne, était à plus proprement parler, un Linceul. Il n’existe plus aujourd’hui car il a été détruit en 1848.[1]
Les mesures
Le linge mesurait 240 cm x 120 cm.[2]
Le tissu
Collin de Plancy nous indique que la relique est « un linge long de deux aunes, qui paraît être de coton ou de fil de lin, tissu à la façon des toiles de Damas, épaissi par les aromates. »[3]
En 1628, un procès-verbal décrivant la relique est réalisé.[4]
Localisation
- ?-797 : la relique est conservée à Jérusalem.
-8ème siècle-3ème quart du 9ème siècle: la relique est conservée à Aix-la-Chapelle.
-de 875 à 1848, la relique est conservée à Compiègne, dans le monastère de Saint-Corneille.
Historique
On pense que la relique d’Aix-la-Chapelle-Compiègne était celle à laquelle Arculfe faisait allusion vers 670, dans le livre premier du récit de son voyage en Palestine: « le Suaire du Seigneur qui dans le Sépulcre avait été placé sur sa tête. C’est une pièce de toile d’environ huit pieds de long. »[5] Ce témoignage d’Arculfe se retrouve au 8ème siècle dans l’Histoire ecclésiastique de la Nation anglaise de Bède le Vénérable (677-735).
Une étude du Père Jésuite J. Francès a conclu que le Suaire cité par Arculfe n’était qu’une copie. Le Patriarche de Jérusalem la remit à Charlemagne en 797. Ce dernier la donna à Aix-la-Chapelle.
Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne, offre la relique à la nouvelle abbaye de Salvatoris ad Idam pour être vénérée sous le nom de saint Suaire d’Aix-la-Chapelle.[6]
D’après la Chronique de Richard de Poitiers, Charles le Chauve organisa en 875 un échange de reliques lors duquel le Suaire arriva au monastère Saint-Corneille de Compiègne.La relique y resta jusqu’en 1848 selon le R.P. de Gail, jusqu’à la Révolution selon d’autres auteurs, où elle fut détruite ou perdue.
Culte
« L’ostension régulière du Suaire de Compiègne peut probablement être datée de 1079, année de la translation de la précieuse relique dans une nouvelle châsse. »[7]
La translation du Suaire en 1079 est à l’origine de la foire de Compiègne.[8]
Une ostension solennelle du Suaire de Compiègne a lieu le 21 Octobre 1516.[9]
[1] R. de Brienne D., Dictionnaire, p. 14.
[2] Idem, p. 14.
[3] Collin de Plancy J.A.S., Dictionnaire, Tome III, pp. 103-104.
[4] Idem, p. 104.
[5] R. de Brienne D., Dictionnaire, p. 14.
[6] Idem, p. 14.
[7] Hermann-Mascard N., Reliques des saints, p. 210.
[8] Idem, p. 272. A ce sujet on peut consulter L. Levillain, « Essai sur les origines du Lendit », dans Revue historique, t. CLV.
[9] Voir Marion A., Jésus, pp. 37-38.