LES RELIQUES
DE
LA PASSION DU CHRIST
On dispose pour les premiers siècles, de plusieurs mentions de reliques de Suaire, qu’il convient semble-t-il de peser avec prudence. En effet, les mots qu’utilisent les témoins ou auteurs au Moyen Age pour désigner la relique manquent de précision et peuvent être ambivalents: un témoignage mentionnant le Suaire, peut très bien désigner un linceul comme celui de Turin ou une petite pièce de tissu destinée à enlever la sueur, comme par exemple le Soudarion d’Oviedo, ou encore d’autres linges mortuaires du Christ comme pourquoi pas la Coiffe de Cahors ou le mandylion d’Édesse, ou encore des copies…de quoi donner du piquant à la recherche !
Une remarque : Daniel Castille fait remarquer que le catalogue des reliques de l’église Saint Etienne de Troyes fait une distinction entre le Suaire et le Linceul: « du Suaire et du linceul ou il fut enveloppez, qui encore sont vermeils de son dit précieux sang. »[1]
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Collin de Plancy mentionne sans plus de précision des reliques de Suaires à Rome, Saint-Jean de Latran, Sainte-Marie Majeure, Saint-Pierre du Vatican, dans une ville d'Andalousie, chez des religieuses au Portugal, à Enxobregas, non loin de Lisbonne, à Milan, mais aussi à Chartres, dans l’abbaye de Montdieu en Champagne, à Aix-la-Chapelle, à San-Salvador à Albi.[1]
Vers 530, on dispose du témoignage d’un pèlerin italien, Antonio: lors de son passage dans la région de la Mer Morte, on lui montra un couvent au milieu des rochers, abritant le Suaire du Christ mais il ne le vit pas.
[1] Collin de Plancy J.A.S., Dictionnaire, Tome III, pp. 105-106.