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Cette relique est considérée comme la mentonnière utilisée lors de la mise au tombeau du Christ.[1]

 

Robert Babinet rappelle que c’était une coutume chez les Juifs « de resserrer les mâchoires du mort par un simple linge ou pathil, sorte de serre-tête servant de mentonnière, qu’ils fixaient sur la tête en entourant le visage, (en hébreu le mot pathil ou pethil vient de pethila qui veut dire mèche de cheveux) puis d’attacher ses mains et ses pieds par des bandelettes...

 

Un point capital est certain: le soudarion qui sert de mentonnière autour du visage, se trouve placé à l’intérieur du sindôn (linceul), bien clos, donc au sommet interne des othonia (linceuls).»[2]

 

Toutefois, André Marion fait une remarque qui ne manque pas d’intérêt: on identifie la Coiffe de Cahors comme étant le « soudarion » que cite Saint Jean dans l’évangile. Cependant certains justifient l’existence du Soudarion d’Oviedo avec la même citation de l’évangile de Saint Jean...[3]

 

André Marion n’écarte toutefois pas la compatibilité d’existence du Soudarion et de la Coiffe.

 

Description

 

Voici la description de la relique, parue dans la Notice anonyme de 1899, conservée à la Bibliothèque de Cahors, que Robert Babinet, nous transmet dans son ouvrage.[4]

 

Apparemment, ce serait la description la plus récente qui ait été faite de la relique:

 

« Ce suaire est connu vulgairement sous le nom de sainte-Coiffe.

Elle a la forme et les dimensions d’un serre-tête taillé pour s’adapter tout juste à la tête d’un homme, ne laissant à découvert que le visage, depuis le milieu du front jusqu’au menton...Elle se compose de huit linges très minces, superposés, d’inégale étoffe, chacun d’une seule pièce, cousus l’un sur l’autre de façon à paraître n’en former qu’un seul. On aperçoit encore à l’extrémité gauche le petit bouton auquel venait s’attacher au-dessous du menton, la boutonnière en ganse, de l’extrémité droite. La boutonnière a disparu depuis le siècle dernier; cette disposition aidait à maintenir fermée la bouche du mort. »

 

 

Les mesures

 

Malheureusement la seule mesure que l’on puisse trouver de cette relique est celle de l’ouverture sur le visage: le contour de la coiffe disposée sur celui-ci, est d’environ 60 cm.[5]

 

 

Le tissu

 

La relique est en lin.

 

Il serait souhaitable de mener une étude approfondie du tissu, comme cela a été fait pour la Tunique d’Argenteuil par exemple.

 

Car l’examen du tissu par Champollion en 1844 commence à dater un peu il me semble...

 

D’après la Notice anonyme de 1899, on peut toutefois ajouter qu’à l’extérieur de la Coiffe, du côté droit, on constate l’existence d’un trou, d’une déchirure et d’une trace de rouille; l’extrémité de la coiffe « qui se prolonge sous le menton est usée et percée à jour. » A l’intérieur de la Coiffe, du côté droit, on voit plusieurs déchirures au niveau de la zone de l’oreille.[6] A l’intérieur de la Coiffe, du côté gauche, l’extrémité qui se prolonge sous le menton est très usée.[7]

 

Le sang

 

Sur la Coiffe on constate l’existence de taches de sang: cela a été confirmé par une analyse de la relique en 1939.[8]

Il serait souhaitable actuellement de faire une analyse du sang, d’en déterminer le groupe comme cela a été fait pour la Tunique d’Argenteuil, le Soudarion d’Oviedo et le saint Suaire, et de l’étudier de plus près

 

Les taches de sang sont situées:

-à l’extérieur de la Coiffe, du côté droit ; plusieurs groupes de taches de sang dont quatre taches forment un quart de cercle, en haut, et « quelques autres taches, mais peu apparentes sans une loupe. »[9]

-à l’extérieur de la Coiffe du côté gauche ; cinq taches de sang.

-à l’intérieur de la Coiffe du côté droit ; une tache très importante sous l’oreille (la zone est entourée de déchirures), une tache plus petite en-dessous de la première,

-à l’intérieur de la Coiffe, à gauche ; on ne voit « aucune tache bien distincte. »[10]

 

Analyse des pollens

 

Aucun prélèvement de pollens n’a été effectué sur la relique. C’est bien dommage.

 

Une étude de ces micro-particules pourrait apporter des renseignements intéressants...

 

La Coiffe de Cahors, pièce manquante du saint Suaire de Turin?

 

Robert Babinet pense que la coiffe de Cahors permet d’expliquer la présence de blancs sur l’image de la tête du Suaire de Turin: « Pour couvrir tous les blancs qui effacent l’image de plusieurs parties de la tête du Linceul de Turin, une simple mentonnière ne suffit pas. Il faut un serre-tête ou un bonnet à mentonnière, le pathil des Juifs qui aurait servi à resserrer les mâchoires du mort et à éponger le sang continuant à s’écouler des blessures de la couronne d’épines. »[11]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Marion A., Jésus, p. 47.

[2] Babinet R., Le témoin secret, pp. 122-124.

[3] Marion A., Jésus, p. 47.

[4] Babinet R., Le témoin secret, p. 34.

[5] Idem, p. 35.

[6] Babinet R., Le témoin secret, pp. 37-38.

[7] Idem, p. 40.

[8] Ibidem, p. 40.

[9] Ibidem, pp. 37-38.

[10] Ibidem, p. 40.

[11] Ibidem, p. 193.

 

La Coiffe de Cahors (1)

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