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La mystérieuse formation de l'image sur le Suaire, une énigme insoluble?

 

Le problème pour la science actuellement est le suivant: comment s'est formée l'image du Suaire de Turin?Nous sommes incapables à ce jour de déterminer ce qui a causé l’image du saint Suaire. De nombreuses expériences ont pourtant été tentées, en vain. « De fait toutes les tentatives de reproduction en laboratoire ont conduit à des images qui ne réunissaient jamais la totalité des caractéristiques du Suaire de Turin: négativité, caractère indélébile, finesse des détails, planéité parfaite et sans déformation, tridimensionnalité, superficialité, absence de direction privilégiée, structure tramée. »[1]

 

Voici les expériences tentées et les hypothèses formulées qui ne permettent pas de réunir l’ensemble des caractéristiques du Suaire:

 

 

a) Hypothèses de formation de l’image par peinture

 

L’évêque Pierre Darcis au 14ème siècle et Calvin au 16ème siècle, affirmaient que le Suaire de Turin était une peinture.[2]

En 1980, selon le chimiste Walter Mc Crone, l’image du Suaire de Turin a été peinte avec les doigts, à l’aide de gélatine, de vermillon et d’oxyde de fer. Il appuyait sa théorie sur la présence de quelques cristaux de vermillon présents sur le Suaire mais pas localisés au niveau du dessin de l’image et sur la présence d’oxyde fer provenant de l’hémoglobine du sang.[3]

 

En 1988, David Sox a repris la théorie de Walter Mc Crone.[4]

 

 Les objections à ces hypothèses sont l’absence de direction sur le saint Suaire confirmée après de nombreuses études: les traces de pinceau ou de quelque autre médium qui auraient été faites par un artiste suivraient obligatoirement une direction (oblique, rectiligne, courbe). Sur le saint Suaire il y a une absence de contour, l’image se perd dans le tissu.

 

Par ailleurs, les copies du Suaire au Moyen Age ont toutes un contour... Une autre objection: le saint Suaire a une image floue que l’on ne peut distinguer qu’à partir de deux mètres de distance. L’hypothétique peintre aurait réalisé son œuvre à cette distance![5]

 

Quant au vermillon dont on a retrouvé une dizaine de grains de poussière, il n’y en a pas en quantité suffisante pour une peinture ; d’autre part il est localisé sur le Suaire sans rapport avec le dessin. D’aucuns y voient la preuve que des artistes ont pris comme modèle le saint Suaire pour la réalisation des représentations du Christ.[6]

La présence de vermillon pourrait provenir des copies que l’on a mis en contact avec le saint Suaire, telle les copies de Guadalupe et de Navarrete, « étendues au cours de Juin 1568 » ou encore la copie de Naples en 1652, dont une inscription précise contactu Prototypi. [7]

 

 

b) Hypothèses de formation de l’image par application et frottis

 

En 1983, Joe Nickell a fait chauffer un bas-relief qu'il a enveloppé d’un linge mouillé. Après avoir fait sécher le linge, il l'a frotté de myrrhe et d’aloès.[8]

En 1985, Henri Broch, de l’Université de Nice, a utilisé un bas relief qu'il a enduit de substance colorée et enveloppé d’un linge; après tapotage de celui-ci, il a obtenu une image, mais celle-ci est constituée de pigments contrairement au Suaire, elle n’est ni tridimensionnelle, ni tramée.[9]

Les chercheurs italiens, Judica Cordiglia, Romanese, Rodante, Pellicori et Scotti ont appliqué un mélange de myrrhe et d’aloès soit sur des linges, soit sur des cadavres avec adjonction ou non de sang et de sueur. La myrrhe et l’aloès ont aussi été remplacés par de la noix de galle. Au cours d’une expérience, le tissu a été chauffé au four à des fins de vieillissement.[10]

 

 Les objections à ces hypothèses, sont l’utilisation de produits liquides, -or il n’y a pas de signe de capillarité sur le Suaire- ainsi que l’absence de dégradé et de modelé de l’image alors obtenue.

Enfin, une dernière objection, « pour épouser plus ou moins les contours, il faut plus de largeur de tissu que la largeur de l’image vue en projection. En déployant le linge après application, le rudiment d’image se trouverait complètement déformé. »[11]

 

 

 

c) Hypothèses de formation de l’image par vaporographie

 

Pour Paul Vignon, au début du 20ème siècle et avec lui le professeur Yves Delage, l’image serait due à des vapeurs ammoniacales résultant de la fermentation de l’urée et qui auraient réagi avec l’aloès d’embaumement.[12]

En 1989, d’après Messadié, un faussaire a obtenu l’image, en imprégnant un tissu d’aloès, en le déposant sur un homme couvert d’urine, et aurait appliqué les taches de sang au pinceau. Cette hypothèse fondée à la fois sur la vaporographie et l’application ou frottis du tissu, ne prend pas en compte le fait qu’il n’y a aucune trace directionnelle sur le Suaire.[13]

 

Antoine Legrand a émis une théorie selon laquelle la sueur d’un cadavre pouvait teinter un linge trois ans après imprégnation.[14]

Jean-Jacques Walter a fait des expériences sur des cadavres en se fondant sur la théorie d’Antoine Legrand, mais elles n’ont pas abouti à des résultats concluants.[15]

Les objections à ces hypothèses, sont une image obtenue imprécise, le fait que le gaz ne se propage pas dans un sens précis, en outre il imprégnerait le tissu en profondeur et pas de façon superficielle comme sur le saint Suaire.

 

 

 

[1] Marion A., Lucotte G., Le linceul, p. 119.

[2] R. de Brienne D., Dictionnaire, p. 127.

[3] Idem, pp. 127-128.

[4] Ibidem, p. 128.

[5] R. de Brienne D., Dictionnaire, p. 128.

[6] Idem, pp.127-129.

[7] Ibidem, p.136.

[8] Ibidem, pp. 15-16.

[9] Ibidem, p. 15. Pour avoir plus d'informations sur l'étude d'Henri Broch, on peut consulter son ouvrage: Le paranormal, Point Sciences, Paris, 2001.

[10] Ibidem, p.15.

[11] Ibidem, p.16.

[12] Ibidem, p.165.

[13] R. de Brienne D., Dictionnaire, p.166.

[14] Idem, p. 166.

[15] Ibidem, p. 166.

Le Linceul de Turin (3)

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