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La relique du Mandylion d'Edesse (1)

 

Description

 

Le terme mandylion provient soit du grec « μανδηλο, » soit de l’arabe « mandil ».[1]

Le Mandylion d’Édesse est un objet très difficile à étudier, pour des raisons d’identification.

 

D’après certaines sources, ce serait une icône peinte, selon d’autres, il s’agirait d’un linge « acheiropoïète » (non fait de main d’homme) sur lequel le Christ a laissé l’empreinte de son visage de son vivant, selon d’autres encore, il s’agirait du Linceul de Turin, que l’on a plié en huit et dont on ne voyait que le visage.

 

Les choses se corsent lorsque l’on apprend que deux objets sont liés à ce Mandylion d’Édesse: la lettre du Christ au roi Abgar et la sainte Tuile.Il n’est pas possible de résoudre ici, et en quelques lignes, l’identification ou non de ce mandylion avec le saint Suaire de Turin, ou encore de déterminer s’il est une peinture à l’origine ou vraiment un linge miraculeux dont l’empreinte aurait été faite du vivant du Christ avant sa Passion.

 

Ce Mandylion d’Édesse est considéré par certains comme une relique du vivant du Christ[2] et par d’autres le Linceul de Turin. C’est pour cette raison qu’il figure ici dans ce mémoire.

 

 

Localisation

 

-Édesse: au 5ème siècle, le Mandylion est à Édesse, d’après un manuscrit syriaque du 5ème siècle.

-Constantinople: en 944, a lieu la translation du Mandylion à Constantinople.[3]

-Gênes: Gênes croit aussi posséder le Mandylion d'Édesse qui aurait été porté de cette ville à Constantinople par Constantin Porphyrogénète en 944. L’empereur Jean V Paléologue en 1362, la donna à Léonardo Montaldo qui la donna à l'église Saint Barthélémy de Gênes.[4]

-Rome: arrivé à une date indéterminée à Rome, le Mandylion y est conservé jusqu’en 1870, à l’église San Silvestro in Capite.[5] Il est actuellement conservé au Vatican, dans la chapelle Matilda.

 

 

Historique

 

Le Mandylion d’Edesse, une icône peinte

 

Dans la Doctrine d’Addaï, un manuscrit syriaque daté soit du 4ème soit du 6ème siècle, se trouve le récit de la réalisation du portrait du Christ: « Quand Hannan, l’archiviste, vit que Jésus lui parlait ainsi, comme il était également peintre du roi, il prit des couleurs de choix, peignit l’image de Jésus et la rapporta avec lui à Abgar, le roi, son maître. »[6]

 

D’après l’archéologue Maria Grazia Siliato, une icône du 5ème siècle témoignerait de la présence de l’image d’Édesse dès le 2ème siècle.[7]

Dans un manuscrit syriaque de la fin du 5ème siècle, écrit par Jacob de Serugh, le bienheureux Daniel voit « l’image du Messie » à Édesse.[8]

 

 

Le Mandylion d’Édesse, un voile

 

L’évêque Saint Épiphane de Salamine (315-403) dans une lettre à l’évêque Jean de Jérusalem, rapporta qu’il vit à l’entrée d’une église d’Anablatha, non loin de Jérusalem, un voile portant l’image d’un homme qu’on disait être le Christ, et que lui-même qualifie de quasi Christi. [9]

 

D’après l’Histoire ecclésiastique de l’écrivain grec Evagre le scholastique (527-600), écrite vers 594, ce voile[10] serait apparu en 544 à Édesse: « Il (Evagre) raconte qu’Hannan, ne parvenant pas à peindre Jésus, celui-ci prend alors un linge et l’applique sur son visage: l’image s’y imprime soudain miraculeusement. »[11]

 

Le récit du portrait du Christ est narré aussi dans l’Histoire universelle d’Agapios de Menbidj et la Chronique de Michel le Syrien. « L’image achéropite du Christ que l’on fit venir, en 574, de Camuliana de Cappadoce, qui servit de protection pour les armées d’Héraclius dans les guerres contre les Perses. »[12]

 

Le Mandylion est conservé dans la grande église de Hagia Sophia, jusqu’à la prise d’Édesse par les Musulmans en 639.Il est transféré à Constantinople puis rapporté à Édesse en raison de la tolérance du calife.C’est à Édesse que Saint Jean Damascène situe le Mandylion dans un écrit de 726. En 787, le concile de Nicée utilise l’image d’Édesse pour argumenter en faveur du culte des images.[13]

En 944, a lieu la translation du Mandylion à Constantinople.[14]

 

 

 

 

 

 

[1] Marion A., Jésus, p. 51.

[2] Sysse Gudrun Engberg, article « Romanos Lekapenos and the Mandilion of Edessa », in Byzance et les reliques du Christ. Récit de Robert de Clari de la « toaille » linge sur lequel est imprimé le visage du Christ dans La Conquête de Constantinople.

[3] Voir Dubarle A. M., L’homélie de Grégoire le référendaire pour la réception de l’image d’Edesse, REB, 55, 1997, pp. 5-51.

[4] Wilson I., Le Suaire, p. 219.

[5] cf. les représentations qui s’y trouvent au-dessus de l’entrée comme au Kremlin en la cathédrale d’Uspensky, surnommée « la troisième Rome », Byzance, p. 127.

[6] Marion A., Jésus, p. 52.

[7] Marion A., Lucotte G., Le linceul, p. 34.

[8] Idem, p. 35.

[9] Ibidem, p. 31.

[10] Marion A., Jésus, p. 17. Du même auteur, même ouvrage voir pp. 51-57.

[11] Idem, p. 52.

[12] Maraval P., Lieux saints, p. 99.

[13] Marion A., Lucotte G., Le linceul, p. 35.

[14] Voir A. M. Dubarle, L’homélie de Grégoire le référendaire pour la réception de l’image d’Edesse.

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