LES RELIQUES
DE
LA PASSION DU CHRIST
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Blessure du côté droit
Sur le côté droit du cadavre apparaît une coulée de sang de plus de 15 cm de longueur sur 6 cm de large qui part d’une tache de sang de forme ovale correspondant à une plaie béante : la blessure a été infligée après la mort de la victime.[1] Elle mesure 4,4 cm sur 1,5 cm (pour la plus grande largeur).[2]
Le linceul a été appliqué dans l’espace brachio-thoracique, selon Antoine Legrand et le docteur Barbet, ce qui entraîne un décalage au niveau de l’empreinte sur laquelle le bras droit est disposé plus à l’extérieur et semble plus long que le bras gauche. Le docteur Barbet a déterminé que l’arme a pénétré presque horizontalement le cinquième espace intercostal, traversant le péricarde(le péricarde est « une fine membrane, appelée séreuse, qui tapisse la cavité thoracique et l’extérieur du cœur »[3] et atteignant l’oreillette droite, entraînant de ce fait, une coulée de sang veineux (la veine cave supérieure remplissait l’oreillette droite après la mort) et de liquide péricardique séreux.
Selon le docteur Judica-Cordiglia et le docteur Mérat, il y avait un hydropéricarde volumineux (c’est-à -dire la présence de liquide dans le péricarde) et selon le docteur Bucklin, le docteur Vincent Donnet et le chirurgien Métrat un épanchement pleural (c’est-à -dire, la présence de liquide dans les poumons) dû à l’agonie et peut-être aussi aux lésions causées par la flagellation: ces hypothèses ont été formulées en constatant la grande quantité de liquide séreux.
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Coulées de sang post mortem
Lors du transport du corps en position horizontale, le sang de la veine cave inférieure a causé une coulée sanguine au niveau du dos, du coude droit au coude gauche.
La mort de la victime
Le docteur Barbet et le docteur le Bec, tous deux chirurgiens, ont déterminé que la victime est morte par asphyxie.[4]Son corps présente en effet tous les signes d’une tétanisation musculaire généralisée[5]: les deux grands pectoraux sont contractés, élargis, saillants et remontent vers les clavicules et les bras. La cage thoracique est remontée. (La victime faisait effort pour inspirer) Le creux épigastrique est enfoncé, l’abdomen est distendu, le bas-ventre est saillant ainsi que les quadriceps fémoraux et les grands fessiers. La concavité de la nuque et la lordose lombaire (c’est-à -dire la courbure de la zone inférieure du dos) sont aplaties.
L’image corporelle
Sur le saint Suaire est imprimée l’image de la double silhouette d’un homme vu de dos et de face. Pour voir l'image du Linceul de plus près, cliquez ici
« L’image corporelle, présente uniquement sur les chevrons, est formée par la répétition périodique, aux croisements entre fils, sur les crêtes des fibres du tissu, de minuscules bâtonnets de couleur jaune paille, plus ou moins gros et plus ou moins sombre. Les variations conjuguées de la dimension et du noircissement de ces bâtonnets créent les nuances de l’image à l’échelle normale d’observation, exactement à la manière d’une trame d’imprimerie: l’image du linceul est véritablement une image tramée. Cette trame d’image se trouve en quelque sorte plaquée sur la trame matérielle formée par les chevrons du tissu. On peut dire aussi que les bâtonnets constituant la trame de l’image forment ce qu’on appelle aujourd’hui des pixels. »[6]L’image corporelle formée par les pixels résulte de l’oxydation acide et déshydratante de la cellulose de lin mais de façon superficielle ; la pénétration de l’oxydation s'élève à 40 microns, c'est-à -dire 0, 04 mm de profondeur dans la fibre.[7]
On peut noter aussi que le sang fait écran à l'image, c'est-à -dire que l'image est seulement présente sur les parties du Linceul qui ne sont pas couvertes de sang: celui-ci a empêché la formation de l'image là où il était présent On peut en déduire que les taches de sang ont maculé le Linceul, lorsque le corps a été déposé dedans, et ce avant la formation de l'image. Celle-ci s'est formée dans un second temps.[8]
L'image s'est formée alors que la victime était en état de rigidité cadavérique, ce qui signifie qu'elle s'est formée moins de 48h après sa mort. Passé ce délai, cet état de rigidité disparaît.[9] Cela est confirmé par l'absence de putréfaction et de décomposition des caillots de sang, ce qui a normalement lieu 48h après la mort.[10]
Étant donné que l'image de la victime n'apparaît pas déformée sur le Linceul, on en a déduit qu'elle s'est formée par projection orthogonale. Cela signifie que le linge aurait dû être mis à plat et non plus en contact avec le corps pour éviter la déformation de l'image qui se serait produite si le linge était enroulé sur le corps. Jean-Maurice Clerq a d'ailleurs fait plusieurs expérimentations prouvant ce fait.
Le linge aurait dû être tendu des deux côtés pour permettre la projection de l'image à la fois de l'avant du corps et de l'arrière du corps. Selon Jean-Maurice Clerq, l'image se serait projetée sur le Linceul à la façon d'un projecteur sur un écran: le corps aurait émis un rayonnement lumineux unidirectionnel sur la toile et orthogonal.[11]
Des expérimentations de l'américain Gilbert Lavoie l'ont amené à constater que l'image représente un corps non pas en position couchée mais en position debout: il avance l'argument de la disposition des cheveux, mais aussi de l'inclinaison de la tête, penchée en avant. Jean-Maurice Clerq abonde en ce sens, en faisant intelligemment remarquer que si le corps avait été en position couchée on aurait constaté sur l'image un aplatissement du dos au niveau des épaules, ainsi qu'un aplatissement de la région fessière: or il n'y a rien de tel sur l'image du Linceul...[12]D'après la position des pieds, le corps ne reposait pas sur le sol.[13] D'après expérimentation, un éclairage situé en haut de la tête a produit les ombres et des lumières sur le Linceul.[14]
Plusieurs analyses microchimiques sont effectuées en 1973. D'autres études microchimiques et par microspectrie (photographie en fluorescence en ultra-violet) en 1978 par l'équipe américaine du S.T.U.R.P. (Shroud of Turin Research Project). Des analyses spectrographiques par Vernon Miller, Barrie Schwortz et Ernie Brooks, du Brooks Institute of Photography de Santa Barbara sont effectuées.[15]
Des macros et microphotographies sont réalisées par Sam Pellicori, expert en spectrographie et en physique optique au Santa Barbara Research Center et Mark Evans, son collaborateur. L’empreinte « est absolument thermostable » aux dires du rapport. La coloration n’était pas due à une diffusion de la couleur par capillarité, contrairement aux taches d’eau. « Aucun fluide coloré n’a formé l’empreinte. » « Nous n’avons trouvé aucune particule de substance colorante.»…« Si un rayon lumineux traverse un cristal d’oxyde de fer minéral, communément contenu dans les couleurs utilisées autrefois par les peintres, le rayon se retrouve scindé en deux. Il est dit alors biréfringent et change de couleur selon la rotation à laquelle il est soumis, en d’autres termes il est pléochroïque. A l’inverse, les microscopiques fragments rougeâtres provenant des blessures qui avaient taché le Suaire ne se révélèrent au premier examen ni biréfringents ni pléochroïques…»[16]
Les caractéristiques de l'image
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L’image constitue un négatif ou une « empreinte négative » photographique: quand on fait une photo du saint Suaire, le négatif de la photo représente le positif de l'image du Suaire.
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La structure de l’image est tramée.
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L’image n’a aucune directionnalité: cette caractéristique a été déterminée par deux physiciens du Jet Propulsion Laboratory, Jean Lorre et Donald Lynn à l’aide de programmes de la NASA.
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L’image est à « potentialité tridimensionnelle, » c’est-à -dire que les parties saillantes du corps apparaissent en plus clair et les moins saillantes en plus foncé. Cette caractéristique a été découverte en 1973, par Paul Gastineau, un ingénieur français au moyen d'un appareil de mesure de micro-densimétrie et démontrée par les travaux en 1976, de Jackson et Eric Jumper de l’US air Force, aidés d’un ingénieur de la NASA. Ils ont utilisé un analyseur d’images le VP8, utilisé habituellement pour analyser les images d'étoiles: à partir de la photo du Suaire, ils ont obtenu une image en relief du corps et du visage.Tamburelli a aussi réalisé des travaux pour reconstituer le visage du Christ en relief.[17]
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La couleur formant l'image du Linceul a la même intensité sur tout le tissu : on constate donc une isotropie.[18]
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Il y a pourtant des différences de teintes, des zones plus ou moins foncées, dues à un plus grand nombre de fibres roussies au centimètre carré que les zones claires. « Et ce phénomène est proportionnel à l’éloignement de chaque point du corps par rapport au tissu considéré comme un écran plat. »[19]
[1] Barbet P., La Passion de N.S., p.175.
[2] Idem, p.176.
[3] http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/pericarde-3567.html Lien valide le 29 Avril 2010.
[4] Barbet P. La Passion de N.S, p.118.
[5] Idem, p.109.
[6] Marion A., Lucotte G., Le linceul, p. 114-115.
[7] Clerq J.M., Les grandes reliques, p. 102.
[8] Idem, pp. 105-106.
[9] Ibidem, p. 96.
[10] Ibidem, p. 101.
[11] Ibidem, pp. 107-111.
[12] Ibidem, p. 113. Pour plus de détails sur les études de Gilbert Lavoie, on peut consulter son ouvrage: Unlocking the secrets of the Shroud.
[13] Clerq J.M., Les grandes reliques, p. 114.
[14] Idem, p. 114.
[15] Pour plus de détails, il conviendrait de se reporter à Vernon D. Miller et Samuel F Pellicori, « Ultra-violet fluorescence photography of the Shroud of Turin », Journal of biological Photography, vol. 49, n°3, juillet 1981.
[16] Siliato M.G., Contre-enquête, p. 68. Pour plus d'informations, il serait utile de consulter l'article de Samuel F. Pellicori et Mark S. Evans: « The Shroud of Turin through the microscop », Archaeology, janvier-février 1981, pp. 35-43.
[17] Clerq J.M., Les grandes reliques, p. 103.
[18] Clerq J.M., Les grandes reliques, p. 98.
[19] R. de Brienne D., Dictionnaire, p. 113.